Avec les températures qui chutent à l’approche de l’hiver, un dilemme bien domestique s’impose dans les foyers :
Comment faire sécher son linge efficacement sans faire exploser sa facture d’électricité ni transformer son salon en hammam ? Entre solutions naturelles et techniques, chacun cherche l’équilibre entre confort, économie et bon sens.
Le sèche-linge : pratique mais énergivore
Pour un Français sur trois, le sèche-linge reste la solution privilégiée, particulièrement en hiver. Pratique, rapide, il permet d’avoir du linge sec en quelques heures, quel que soit le temps dehors. Mais cette commodité a un coût. D’après l’Ademe (Agence de la transition écologique), en 2019, 30 % des foyers en étaient équipés, et l’appareil se classe en deuxième position des plus gros consommateurs d’électricité derrière le réfrigérateur.
Avec une consommation annuelle moyenne de 301 kWh, soit environ 62 euros par an pour 183 cycles, le sèche-linge représente une part non négligeable sur la facture énergétique. Un argument de taille pour ceux qui veulent conjuguer économie d’énergie et écologie.
L’option extérieure : même sous zéro, ça fonctionne !
À contre-courant des idées reçues, faire sécher son linge à l’extérieur, même en hiver, n’est pas une hérésie. Bien au contraire, cela peut s’avérer tout à fait efficace, à condition que le temps soit sec et un minimum venteux. Même lorsque le thermomètre passe en dessous de zéro, le linge continue de sécher grâce à un phénomène physique bien connu des scientifiques : la sublimation.
La sublimation, c’est le passage direct de l’état solide à l’état gazeux, sans transition par la phase liquide. Ainsi, lorsque le linge gelé est retiré et placé à l’abri, l’humidité contenue dans les fibres s’évapore sans redevenir eau, accélérant paradoxalement le processus de séchage. Cerise sur le gâteau : l’ozone naturellement présent dans l’air frais contribue à éliminer les bactéries, ce qui rend le séchage hivernal aussi hygiénique qu’économique.
À l’intérieur : une alternative à manier avec précaution
Lorsque le froid, la pluie ou les règles de copropriété interdisent de faire sécher dehors, l’intérieur devient le dernier recours… mais pas sans inconvénients. Étendre du linge trempé dans une pièce mal ventilée engendre de la condensation, de l’humidité persistante et parfois des moisissures.
Pour limiter ces désagréments, aérer régulièrement la pièce est indispensable : fenêtres entrouvertes, courant d’air léger, tout est bon pour faire circuler l’air. À l’inverse, dans un logement trop sec, le linge étendu permet de rééquilibrer l’hygrométrie, ce qui peut être bénéfique pour les voies respiratoires et les meubles en bois.
Enfin, l’usage d’un déshumidificateur s’avère être un allié précieux lorsque l’on n’a pas d’autre choix que de faire sécher à l’intérieur. Il évite la saturation de l’air en vapeur d’eau et accélère le séchage tout en protégeant le logement. Un investissement rentable, surtout dans les régions humides ou les appartements mal isolés.
Entre bon sens et adaptation, chacun sa méthode
L’essentiel, dans cette équation hivernale, est d’adapter ses habitudes au climat, à son logement et à son budget. Si le sèche-linge séduit par sa rapidité, il n’est pas indispensable pour autant. Le séchage naturel, même par temps froid, reste une alternative efficace, à condition d’en connaître les règles.
Aérer, ventiler, observer le ciel et comprendre le comportement de la matière : voilà les clefs pour dompter l’art de faire sécher son linge en hiver. Une affaire de bon sens, de science… et d’un peu d’organisation.