Un fourmillement, une main engourdie, un picotement inattendu… Ces sensations passagères ou récurrentes dans les mains peuvent être anodines ou signaler un trouble sous-jacent.
Du simple mauvais geste à la maladie neurologique, voici les causes possibles à ne pas négliger — et quand consulter.
Il arrive souvent de se réveiller avec une main engourdie, notamment lorsqu’on dort le bras replié sous l’oreiller. Cette position provoque une compression du nerf ou une mauvaise circulation sanguine, ce qui engendre une sensation de main « morte ». La bonne nouvelle, c’est que cette gêne disparaît généralement en quelques minutes après avoir changé de posture. Utiliser un oreiller ergonomique et éviter de coincer le bras sous la tête peut réduire ce désagrément nocturne.
Gestes répétitifs : le canal carpien en première ligne
À force de taper sur un clavier, d’utiliser une souris ou des outils manuels, le nerf médian du poignet peut être comprimé, entraînant ce que l’on appelle le syndrome du canal carpien. Les signes d’alerte incluent des picotements nocturnes, une perte de force ou des douleurs dans la main, parfois jusqu’à l’avant-bras. Un diagnostic médical est alors essentiel pour éviter une aggravation qui pourrait nécessiter une intervention chirurgicale.
Vitamine B12 : une carence discrète mais perturbatrice
Indispensable au bon fonctionnement du système nerveux, la vitamine B12 est souvent déficiente chez les personnes végétariennes ou souffrant de troubles digestifs comme la maladie de Crohn ou une gastrite chronique. Un manque de cette vitamine peut provoquer des engourdissements, des fourmillements ou une faiblesse musculaire. Un dosage sanguin permet de vérifier son taux, et une supplémentation simple permet généralement de corriger ce déficit rapidement.
Électrolytes en déséquilibre : une cause méconnue
Le calcium, le potassium et le sodium sont de petits minéraux aux effets majeurs sur le système nerveux. Une déshydratation sévère ou certains traitements médicamenteux peuvent altérer leur équilibre, provoquant alors des fourmillements dans les extrémités. Pour y remédier, il convient d’avoir une hydratation suffisante et de faire un point médical si les symptômes persistent.
Diabète : une neuropathie silencieuse mais fréquente
Chez les personnes atteintes de diabète, un excès prolongé de sucre dans le sang peut détériorer progressivement les nerfs périphériques, notamment au niveau des mains et des pieds. Cette neuropathie diabétique se manifeste par des brûlures, une perte de sensibilité ou des engourdissements constants. Une prise en charge médicale est indispensable pour éviter l’aggravation et améliorer la qualité de vie du patient.
Pathologies cervicales : quand le cou envoie de mauvais signaux
Une hernie discale ou une spondylose cervicale (usure vertébrale liée à l’âge) peut entraîner une compression nerveuse au niveau de la nuque. Cela peut provoquer des engourdissements qui irradient dans le bras jusqu’aux mains, parfois accompagnés de douleurs cervicales. Des examens comme l’IRM ou la radiographie permettent de poser un diagnostic précis et de proposer un traitement adapté.
Maladies auto-immunes : l’immunité qui s’attaque aux nerfs
Certaines maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le syndrome de Guillain-Barré peuvent affecter les nerfs périphériques. Les patients ressentent souvent des engourdissements symétriques, une faiblesse musculaire ou une perte de coordination. L’apparition progressive de ces symptômes nécessite un bilan médical approfondi, parfois en urgence.
Troubles de la circulation : froid et fourmillements
Le phénomène de Raynaud provoque un rétrécissement temporaire des vaisseaux sanguins au froid, rendant les mains pâles, bleutées, engourdies. D’autres pathologies comme l’athérosclérose peuvent aussi réduire l’irrigation des extrémités. Pour se protéger, il est recommandé de rester au chaud, d’avoir une activité physique régulière et de surveiller ses paramètres cardiovasculaires.
Kystes ou tumeurs : une pression locale et ciblée
Un kyste ganglionnaire ou une tumeur bénigne peut exercer une pression sur un nerf dans la main ou au poignet, provoquant un engourdissement localisé, voire des douleurs à la mobilisation. Une simple échographie permet souvent de visualiser la formation et d’envisager une prise en charge chirurgicale si nécessaire.
Infections nerveuses : attention aux signes secondaires
Certaines infections comme le zona ou la maladie de Lyme peuvent attaquer les nerfs, engendrant des picotements ou des douleurs aiguës dans les membres. En présence de fièvre, d’éruptions cutanées ou après une morsure de tique, une consultation rapide s’impose. Un traitement précoce permet d’éviter des complications neurologiques durables.
Quand faut-il consulter ?
Les fourmillements ne sont pas toujours anodins. Si les picotements persistent plusieurs jours, s’intensifient, ou s’accompagnent de vertiges, de troubles de la parole ou de paralysie, une consultation en urgence est nécessaire. Le médecin pourra orienter vers un bilan neurologique, sanguin ou radiologique pour identifier la cause exacte.
Ce que vos mains peuvent révéler
Les mains sont des indicateurs précieux de l’état de votre santé globale. Un simple fourmillement peut révéler une fatigue passagère ou une pathologie plus sérieuse. Être à l’écoute de ces signaux, adopter de bonnes postures, une alimentation équilibrée et consulter en cas de doute est essentiel pour préserver votre bien-être.