Le thymome est une tumeur rare du thymus, organe méconnu du thorax impliqué dans le système immunitaire. S’il reste peu fréquent, ce cancer soulève de nombreuses questions quant à ses symptômes, son diagnostic et ses traitements. Voici un éclairage complet sur cette maladie longtemps silencieuse.
Le thymus, situé derrière le sternum, joue un rôle clé dans la maturation des lymphocytes. Le thymome naît de la transformation cancéreuse des cellules épithéliales de cette glande. À ne pas confondre avec le lymphome, qui concerne les globules blancs du thymus, le thymome est bien un carcinome thymique, autrement dit un cancer à part entière.
Une tumeur forcément maligne
Contrairement à ce que suggère son suffixe “-ome”, le thymome n’est jamais bénin. Il existe six catégories de thymomes, de A (les plus favorables) à C (les carcinomes thymiques, particulièrement agressifs). Les formes avancées peuvent présenter un pronostic similaire à certains cancers du poumon, tandis que les thymomes de type A sont généralement de bon pronostic.
Une maladie rare mais en hausse
En France, seuls 350 à 400 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Toutefois, les détections augmentent depuis la pandémie de Covid-19, en raison de la multiplication des scanners thoraciques. La maladie touche aussi bien les hommes que les femmes, rarement les enfants, et apparaît en moyenne autour de 50 ans.
Symptômes et associations particulières
Souvent silencieux, le thymome est découvert par hasard lors d’un examen d’imagerie. Les symptômes n’apparaissent qu’en cas d’extension vers la plèvre, provoquant douleurs thoraciques ou essoufflement. Fait singulier, environ 20 % des thymomes sont associés à des maladies auto-immunes, en particulier la myasthénie, qui se traduit par une fatigue musculaire importante.
Comment diagnostiquer un thymome ?
Le scanner thoracique est l’examen de référence, souvent complété par un PET-scan. Une biopsie permet ensuite de confirmer le diagnostic et de distinguer le thymome des autres tumeurs médiastinales. Des analyses sanguines recherchent par ailleurs la présence de maladies auto-immunes associées.
Quels traitements ?
Le traitement de base reste chirurgical. La résection complète de la tumeur, par sternotomie ou chirurgie mini-invasive, constitue l’approche privilégiée. Selon la taille et l’agressivité du thymome, la chirurgie peut être associée à de la chimiothérapie préopératoire ou à une radiothérapie postopératoire. L’immunothérapie, en revanche, est déconseillée, car elle pourrait aggraver des maladies auto-immunes latentes.
Suivi et risque de récidive
Le suivi est essentiel, car des récidives peuvent survenir même dix ans après l’opération, bien que peu fréquentes. Les patients doivent passer un scanner annuel durant quinze ans. Certaines récidives peuvent être traitées par de nouvelles chirurgies, permettant d’améliorer la survie à long terme.
Un enjeu médical et scientifique
Classé parmi les cancers rares, le thymome bénéficie de l’expertise du réseau RYTHMIC, qui centralise les données et harmonise les prises en charge. Avec plus de 4 000 cas recensés, ce registre constitue un outil précieux pour améliorer le diagnostic, optimiser les traitements et mieux comprendre les mécanismes de ce cancer encore mystérieux.