Certains dorment en boule, d’autres les bras en croix, mais une curieuse habitude intrigue depuis longtemps les scientifiques : celle de dormir avec un pied hors de la couette. Derrière ce geste anodin se cache en réalité un mécanisme précis, directement lié à la façon dont notre corps prépare le sommeil.
Lorsque vient le moment de s’endormir, notre organisme enclenche un processus de refroidissement interne d’environ un degré. Cette baisse de température signale au cerveau qu’il peut passer en mode “repos profond”. Or, pour faciliter cette régulation thermique, le corps cherche à libérer la chaleur excédentaire, d’où cette envie instinctive de sortir un pied de la couette.
Cette réaction n’est donc pas un simple caprice nocturne, mais une réponse physiologique naturelle. Ceux qui ne parviennent pas à s’endormir complètement couverts obéissent, sans le savoir, à un réflexe corporel de régulation thermique indispensable à un sommeil de qualité.
Le pied, un véritable thermostat corporel
Comme le rappelle Éléna, pharmacienne espagnole suivie par près d’un million de personnes sur TikTok, « nous étendons notre jambe ou cherchons la surface la plus froide du lit » lorsque notre température interne ne baisse pas assez. Selon elle, si cette diminution ne se produit pas, l’endormissement se complique et le sommeil devient plus léger, marqué par des réveils fréquents.
Mais pourquoi ce rôle est-il confié au pied plutôt qu’à une autre partie du corps ? Tout simplement parce que le pied est une zone très vascularisée, riche en vaisseaux sanguins proches de la peau. En l’exposant à l’air ambiant, la chaleur du corps se dissipe rapidement, provoquant un effet de refroidissement immédiat. Ce signal thermique aide le cerveau à enclencher le passage vers le sommeil profond.
L’équilibre fragile entre confort et frisson
Toutefois, ce mécanisme demande un certain équilibre. Si le pied reste trop longtemps exposé, le corps peut se refroidir au-delà du seuil optimal, ce qui a l’effet inverse : le frisson interrompt le processus d’endormissement et provoque des micro-réveils. Il s’agit donc d’un véritable jeu d’équilibriste entre confort et thermorégulation.