Chaque fin d’année, les hôpitaux observent un phénomène inquiétant mais bien réel : une flambée des urgences cardiaques.

Derrière les repas copieux et les soirées festives se cache un risque souvent sous-estimé. Médecins et cardiologues alertent sur une période particulièrement sensible pour le cœur, où les excès peuvent avoir de lourdes conséquences.
Entre Noël et le Nouvel An, les services de cardiologie enregistrent une augmentation marquée des infarctus et des troubles du rythme cardiaque. Ce phénomène, baptisé depuis les années 1970 « maladie cardiaque des fêtes », ne relève plus de l’anecdote médicale. Il s’agit d’une réalité statistique observée année après année, y compris chez des personnes sans antécédents cardiovasculaires connus. Selon les spécialistes, cette période cumule plusieurs facteurs de risque rarement réunis avec une telle intensité.
Un syndrome bien identifié par les médecins
Le docteur Kevin Campbell, cardiologue chez Health First, rappelle que les urgences cardiaques connaissent un véritable pic durant les fêtes de fin d’année. Ce syndrome est désormais bien documenté dans la littérature médicale internationale. Il se manifeste principalement par des arythmies, notamment la fibrillation auriculaire, mais aussi par des infarctus parfois sévères. Le danger réside dans le fait que ces troubles peuvent survenir brutalement, sans signal préalable chez des personnes jusque-là en bonne santé.
L’alcool, un déclencheur redoutable pour le cœur

Parmi les principaux responsables, la consommation excessive d’alcool occupe une place centrale. Des études publiées dans des revues scientifiques spécialisées ont montré que l’éthanol perturbe le fonctionnement électrique du cœur. En particulier, il agit sur les canaux ioniques, rendant l’oreillette plus vulnérable aux troubles du rythme, généralement dans les heures qui suivent une forte consommation. Une seule soirée trop arrosée peut ainsi suffire à déclencher une fibrillation auriculaire, même chez un individu sans pathologie connue.
Le sel, un ennemi discret mais omniprésent
Autre coupable souvent sous-estimé : l’excès de sel dans les repas festifs. Charcuteries, saumon fumé, fromages affinés, plats préparés ou apéritifs industriels affichent des teneurs élevées en sodium. Cet excès favorise la rétention d’eau, augmente la pression artérielle et surcharge le système cardiovasculaire. Chez les personnes souffrant d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque, ces excès peuvent rapidement déséquilibrer un état jusque-là stable.
Le piège du cumul des excès
Au-delà de chaque facteur pris isolément, c’est leur accumulation qui devient particulièrement dangereuse. Repas lourds, alcool, manque de sommeil et stress lié à l’organisation des fêtes créent un terrain propice aux accidents cardiaques. Les médecins parlent d’un véritable « boom » des infarctus pendant cette période, largement évitable avec davantage de modération et d’anticipation.
Des signes d’alerte à ne jamais ignorer

Reconnaître les symptômes à temps est essentiel. Palpitations inhabituelles, pouls irrégulier, essoufflement, douleurs thoraciques, malaise ou fatigue soudaine doivent alerter. Le cardiologue recommande de consulter rapidement si ces signes persistent plus d’une heure. Une prise en charge précoce peut faire toute la différence et éviter des complications graves, parfois irréversibles.
Profiter des fêtes sans mettre son cœur en danger
Bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire de renoncer aux plaisirs des fêtes. La clé réside dans la modération, rappellent les spécialistes. Goûter à tout, mais en petites quantités, limiter l’alcool à un ou deux verres, alterner avec de l’eau et éviter les excès de produits très salés permet de réduire considérablement les risques, tout en conservant le plaisir des moments partagés.
Bouger, se reposer et gérer son stress
Enfin, l’hygiène de vie joue un rôle déterminant. Maintenir une activité physique régulière, même modérée, et s’accorder des temps de repos aide le cœur à mieux encaisser les excès ponctuels. Marcher, respirer, ralentir le rythme et s’éloigner quelques instants de l’agitation festive sont autant de gestes simples qui protègent efficacement la santé cardiovasculaire.










