À Douchy, la demeure d’Alain Delon demeure chargée d’émotion et de silence. Un an après la disparition de l’icône du cinéma français, la propriété est devenue un lieu de recueillement mais aussi de retrait pour son fils aîné, Anthony, qui y vit désormais loin des regards.
La propriété de Douchy, acquise en 1971, a longtemps été le refuge intime d’Alain Delon, loin des plateaux et des mondanités. Ce domaine de 120 hectares, avec son lac privé, ses dépendances et ses grands espaces boisés, était plus qu’une maison : c’était son monde, son territoire. C’est là qu’il a choisi de finir ses jours, entouré de ses proches, et c’est là qu’il repose désormais.
Anthony Delon, gardien silencieux des lieux
Depuis la mort de son père, Anthony Delon a choisi de s’installer à Douchy, là où il a grandi et vécu des moments charnières de son enfance. Mais son comportement intrigue : il ne quitte presque jamais le domaine. Pour certains habitants, il est devenu une silhouette invisible, une présence perceptible mais rarement aperçue. Un commerçant de la commune confie : « Il reste sur le domaine. On ne le voit pas. C’est presque un fantôme dans le village. »
Un travail d’écriture en solitaire
Si Anthony sort peu, ce n’est pas par désœuvrement. L’acteur et écrivain consacre une grande partie de ses journées à sa nouvelle pièce de théâtre. La maison, immense et silencieuse, semble devenue un atelier d’écriture, un espace de mémoire et de création. Cette retraite volontaire s’accompagne d’un besoin de distance, peut-être pour apprivoiser l’absence, peut-être pour protéger ce qui reste.
Des habitudes bien différentes de celles du père
Le contraste est frappant avec Alain Delon, dont les habitants se souviennent avec chaleur. L’acteur aimait aller au village : prendre un café, acheter son pain, discuter quelques minutes. Les commerçants évoquent un homme courtois, dans l’échange, presque familier. Depuis sa disparition, ce lien s’est effacé. « On ne voit plus personne », souffle un habitant.
Une solitude habitée par la mémoire
Si Anthony vit en retrait, il n’est pas seul. Il reçoit parfois ses filles, ses petits-enfants, ou des proches discrets. Et surtout, chaque jour, il est accompagné de Loubo, le berger malinois qui ne quittait plus Alain Delon dans les dernières années de sa vie. Le chien, fidèle gardien de la mémoire du Samouraï, est devenu, pour Anthony, un compagnon silencieux et précieux.













