
Une Pratique En Vogue Chez Les Célébrités Qui Fait Débat
La scène est saisissante. Sur Instagram, Calvin Harris dévoile sans détour les coulisses intimes de la naissance de son fils Micah. Le célèbre DJ ne se contente pas de partager l’émotion de l’accouchement : il révèle avoir cuisiné le placenta de sa femme pour en faire des gélules, photos étape par étape à l’appui.
L’image fait le tour des réseaux sociaux. Une pratique qui pourrait choquer devient soudain tendance sous l’objectif d’une star internationale. Car Calvin Harris n’est pas le premier à franchir le pas. Kim Kardashian avait ouvert la voie il y a quelques années, normalisant cette consommation post-accouchement auprès de ses millions de followers.
« C’est une pratique pour le moins controversée qui a tendance à se développer », constatent les observateurs. La mode prend de l’ampleur, portée par ces témoignages de célébrités qui n’hésitent plus à documenter publiquement leurs choix les plus intimes.
Derrière le buzz people se cache une réalité plus complexe. Cette tendance divise autant qu’elle fascine. Entre arguments pseudo-scientifiques et témoignages contradictoires, la consommation de placenta soulève des questions que même ses pratiquants les plus convaincus finissent par se poser. L’expérience d’une jeune mère britannique va d’ailleurs révéler une tout autre facette de cette mode naissante.

Le Témoignage Sans Filtre D’Une Mère Britannique Désillusionnée
Cette jeune mère britannique s’appelle Charlotte Butterworth-Pool. À 35 ans, l’habitante de Leeds a accepté de confier son expérience au magazine Mirror. Son témoignage révèle une réalité bien différente de l’engouement affiché sur les réseaux sociaux.
La confession tombe sans détour : « J’ai donc choisi de ne pas le faire avec mon deuxième, non pas parce que j’ai eu une expérience négative, mais simplement parce que je ne pouvais pas identifier une expérience positive spécifique ». L’aveu fait mal. Six ans après avoir procédé à l’encapsulation de son placenta pour son premier enfant, Charlotte reconnaît l’évidence.
Les résultats tant espérés n’étaient simplement pas au rendez-vous. Aucun bénéfice notable, aucun effet mesurable sur son énergie, sa lactation ou son moral post-accouchement. L’expérience s’est soldée par une déception muette qu’elle résume en quelques mots : l’impossibilité d’identifier quoi que ce soit de positif.
Cette mère de famille avoue ainsi à mots couverts que la promesse n’a pas été tenue. Malgré les témoignages enthousiastes d’autres femmes et les certitudes affichées des entreprises spécialisées, sa propre réalité raconte une autre histoire. Une histoire que son profil rend pourtant particulièrement troublante : Charlotte n’est pas n’importe qui, elle est scientifique.

Une Scientifique Convaincue Par La Logique Mais Déçue Par La Réalité
Le profil de Charlotte rend son témoignage particulièrement saisissant. Cette femme de 35 ans travaille en recherche clinique et possède un diplôme en sciences biomédicales. Une formation qui aurait dû la prémunir contre les promesses non prouvées.
Pourtant, elle s’est laissé convaincre. « Je suis scientifique, je travaille donc en recherche clinique et j’ai un diplôme en sciences biomédicales, et cela me semblait tout à fait logique d’un point de vue physiologique », confie-t-elle au Mirror. Son raisonnement ? L’observation du règne animal : « D’autres animaux mangent leurs placentas et vous devez penser qu’il y a une raison derrière cela ».
Le paradoxe est troublant. Charlotte reconnaît elle-même qu’aucune étude scientifique n’a jamais prouvé les bienfaits de cette pratique. Malgré tout, elle s’est fiée aux témoignages : « J’ai constaté que de nombreuses femmes avaient eu des expériences positives avec ce programme. Elles ont dit que cela les avait vraiment aidées après l’accouchement, leur a permis de retrouver énergie et lactation, et à éviter la dépression post-partum ».
La démarche s’est révélée coûteuse : 254 euros versés à une entreprise spécialisée. Le placenta a été récupéré juste après l’accouchement, placé dans une glacière, puis transformé en capsules d’organe déshydraté. Une méthode industrielle qui contraste avec la simplicité brutale d’autres consommateurs qui le cuisinent directement en steak ou en smoothie.

En France, Une Pratique Strictement Interdite Pour Des Raisons Sanitaires
Pendant que Charlotte expérimentait ses gélules et que d’autres se régalent de steaks placentaires, la France a tranché. Depuis 2012, une circulaire classe fermement le placenta comme déchet médical. Interdiction totale.
La raison ? « Éviter les risques bactériologiques et prévenir toute dérive commerciale », précise Le Parisien. Une position ferme qui contraste avec la liberté accordée dans d’autres pays.
Le professeur Damien Subtil, chef du pôle femme, mère et enfant au CHU de Lille, livre une explication glaçante : le placenta, lors de son expulsion, passe par le vagin qui contient « des milliards de microbes ». Une contamination massive et inévitable.
Cette réalité médicale froide pulvérise les arguments des adeptes. Peu importe les témoignages enthousiastes ou les convictions scientifiques de Charlotte. Le risque infectieux demeure.
L’hexagone refuse donc de céder à cette mode venue d’ailleurs. Pendant que Calvin Harris partage fièrement ses photos de transformation culinaire et que les entreprises spécialisées prospèrent à l’étranger, la France maintient sa ligne sanitaire.
Une position qui protège les mères des risques mais aussi des illusions. Car si même une scientifique comme Charlotte avoue son échec, que dire des autres ? La législation française semble finalement plus sage que les promesses non tenues de cette pratique controversée.