Les factures de gaz connaissent dès ce 1er juillet une nouvelle hausse, discrète mais bien réelle. En cause : l’augmentation du coût d’acheminement, qui vient alourdir la note des ménages, surtout les petits consommateurs. Et ce n’est qu’un début, car une autre hausse fiscale est attendue dès août.
Une hausse de 6 % sur le coût d’acheminement
Le coût d’acheminement, soit la part liée à l’utilisation et à l’entretien des réseaux de gaz, grimpe de 6 %. Cela représente environ 20 % de la facture totale d’un usager. Cette hausse, effective depuis ce mardi 1er juillet, est liée à la baisse du nombre de clients raccordés, un phénomène structurel qui s’accentue depuis plusieurs années. En effet, moins d’usagers signifie que les frais fixes d’entretien sont répartis sur un plus petit nombre de foyers, entraînant mécaniquement une augmentation pour chacun.
Concrètement, cette hausse se traduit par une augmentation moyenne de 1,4 % sur les factures, un chiffre qui masque toutefois de fortes disparités selon les profils de consommation.
Les petits consommateurs particulièrement touchés
Ce sont les ménages qui utilisent le gaz uniquement pour la cuisson ou l’eau chaude qui paieront le plus cher. Pour eux, la part fixe de l’abonnement pèse beaucoup plus lourd dans la facture, car ils consomment peu de gaz en volume. Résultat : l’augmentation du coût d’acheminement pèse de manière disproportionnée. D’après le comparateur Les Furets, la facture annuelle d’un foyer modeste passe de 640 à 647 euros, soit une hausse de 7 euros sur l’année.
À l’inverse, les gros consommateurs – notamment ceux qui chauffent leur logement au gaz – sont relativement épargnés. Chez eux, l’abonnement représente une fraction plus faible de la facture globale, et la stabilité des prix du gaz compense en partie cette hausse. Dans certains cas, leur facture pourrait même légèrement diminuer.
Une nouvelle taxe dès le 1er août
Cette mauvaise nouvelle en cache une autre. Dès le 1er août 2025, la TVA sur l’abonnement au gaz va passer de 5,5 % à 20 %. Cette hausse, décidée au nom de l’harmonisation fiscale européenne, viendra frapper une nouvelle fois les petits consommateurs. Là encore, ceux qui paient peu de gaz mais beaucoup d’abonnement verront leur facture grimper.
Le gouvernement tente de limiter l’impact de cette mesure en réduisant légèrement une autre taxe : l’accise sur la consommation de gaz. Mais cette réduction profitera davantage aux gros utilisateurs, puisque l’accise est proportionnelle à la quantité de gaz consommée. Le rééquilibrage est donc inégalement réparti et suscite déjà des critiques.
Un signal politique flou pour les usagers
Ces hausses successives, même modérées en apparence, soulèvent une interrogation : que reste-t-il de la volonté de transition énergétique équitable ? En ciblant indirectement les petits consommateurs, ces ajustements pourraient sembler incohérents avec les politiques incitant à consommer moins. D’autant que le désengagement progressif du gaz comme source d’énergie domestique est officiellement encouragé par les pouvoirs publics.