Alors que le second mandat d’Emmanuel Macron touche à sa fin, les spéculations vont bon train sur l’avenir du macronisme. Rachida Dati, ministre de la Culture, prend clairement position dans ce débat en affirmant que ce courant politique a encore de l’avenir, malgré les voix discordantes au sein même du gouvernement.
Interrogée par la revue L’Hémicycle, Rachida Dati affirme avec conviction que le macronisme ne s’éteindra pas avec le départ d’Emmanuel Macron. Elle voit dans ce courant une dynamique de fond, incarnée par une vision ambitieuse pour la France : « la souveraineté européenne, la disparition du chômage de masse, la baisse des impôts pour les classes moyennes et les entreprises ». Pour elle, ces piliers sont autant de raisons de croire à une continuité : « Le macronisme, c’est vouloir continuer la France. En ce sens, il a un avenir. »
Par ces propos, elle marque une rupture nette avec les déclarations récentes de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, qui avait affirmé fin mai que le macronisme prendrait fin avec le second quinquennat. Un désaccord politique explicite qui révèle des fractures au sein même de l’équipe gouvernementale.
Un appel au maintien de l’alliance entre droite et macronistes
Rachida Dati insiste également sur la nécessité de préserver l’alliance entre Les Républicains et les macronistes, malgré les tensions observées à l’Assemblée nationale. Selon elle, « il peut y avoir une compétition positive », notamment à l’horizon de 2027, mais l’essentiel est ailleurs : « ne pas mettre en danger ce qui a été construit dans le cadre de cette alliance ».
Ancienne garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, Rachida Dati est revenue dans le giron LR en avril dernier après avoir été écartée pour son ralliement à Emmanuel Macron. Elle assume aujourd’hui cette double appartenance et tente de poser les jalons d’un futur rassemblement : « Il sera temps de voir qui sera le meilleur candidat pour accélérer le redressement du pays », affirme-t-elle, tout en plaidant pour « un programme qui allie responsabilité et rassemblement ».
Une prise de position stratégique à l’approche de 2027
En reconnaissant la légitimité de Bruno Retailleau, récemment élu à la tête de LR, Rachida Dati cherche à se repositionner au sein de sa famille politique d’origine, tout en défendant le socle commun qui unit une partie de la droite au camp présidentiel. Ce double jeu politique n’est pas sans risque, mais il pourrait s’avérer payant si le centre-droit parvient à dégager une figure unificatrice en 2027.
Son discours s’inscrit donc dans une stratégie plus large : maintenir l’unité du gouvernement tout en préparant le terrain pour une éventuelle recomposition politique post-Macron. Dati semble parier sur la continuité plutôt que sur la rupture, et sur une droite réconciliée avec le centre plutôt que renfermée sur elle-même.