En pleine nuit, une nouvelle évasion spectaculaire a frappé l’univers carcéral français, mettant en lumière les failles d’un système pénitentiaire à bout de souffle.

À Dijon, deux détenus ont réussi à s’échapper après avoir scié les barreaux de leur cellule, relançant un débat explosif sur la vétusté des prisons, la surpopulation et la gestion des établissements.
Selon l’administration pénitentiaire, l’alerte a été donnée jeudi matin à 7 heures, lors du comptage quotidien au quartier sécuritaire. Deux détenus manquaient à l’appel : un jeune de 19 ans, mis en examen pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs, et un homme de 32 ans écroué pour menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe. D’après le procureur Olivier Caracotch, les deux hommes auraient scié les barreaux de leur cellule avant de descendre à l’aide de draps noués. Une méthode rudimentaire mais redoutablement efficace, preuve supplémentaire de failles structurelles au sein de l’établissement.

Un établissement pénitentiaire sous tension permanente
La maison d’arrêt de Dijon n’en est pas à sa première alerte. Vétuste, surpeuplée, elle figure parmi les six prisons retenues pour le plan « zéro portable » annoncé par Gérald Darmanin, doté de six millions d’euros. Avec 311 détenus pour seulement 180 places, son taux d’occupation atteint 173 %, un chiffre qui illustre la saturation chronique du parc carcéral français. Le syndicat FO Justice a souligné sur X que les deux hommes étaient placés à l’isolement et auraient utilisé une simple lame de scie, un élément qui interroge sur les moyens de contrôle disponibles dans ce type de quartier.
Une évasion qui intervient dans un climat déjà électrique

Cette fuite survient quelques jours seulement après celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin, évadé lors d’une sortie culturelle. Un épisode qui avait conduit le ministre de la Justice à démissionner le directeur de l’établissement, alimentant tensions et critiques dans la profession. Les syndicats de directeurs dénoncent un ministre plus préoccupé par son image que par la situation réelle des prisons, accusant Gérald Darmanin de favoriser quelques structures suréquipées tandis que « les autres services agonisent ».
Une dénonciation unanime de la surpopulation carcérale
Au-delà de l’affaire dijonnaise, la situation nationale reste alarmante. Au 1er octobre 2025, les prisons françaises comptaient 84 862 détenus pour 62 501 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 135,8 %. La France se classe parmi les pays les plus touchés par la surpopulation en Europe, derrière la Slovénie et Chypre. Une donnée que les syndicats mettent en avant pour réclamer un véritable plan d’urgence, loin des annonces ponctuelles jugées insuffisantes.










