Michel Sardou, figure incontournable de la chanson française, a de nouveau fait parler de lui. Invité de l’émission Sept à Huit, l’artiste de 77 ans a tenu à clarifier sa position face aux récupérations politiques et aux débats de société qui entourent ses prises de parole.

Entre liberté d’expression, indépendance artistique et désillusion politique, le chanteur assume pleinement ses convictions. Au fil des décennies, les chansons de Michel Sardou ont souvent été associées à des mouvements politiques, parfois à son insu. Mais cette fois, l’interprète des Lacs du Connemara a tenu à remettre les choses au clair : « Je ne suis récupéré par aucun parti », a-t-il affirmé avec fermeté. L’artiste refuse désormais toute utilisation partisane de son répertoire, régulièrement entendu lors de rassemblements politiques, notamment du côté du Rassemblement National.

S’il a reconnu avoir soutenu Jacques Chirac par sympathie personnelle, il se dit aujourd’hui totalement détaché du jeu politique : « Je l’ai fait pour Chirac, parce que je l’aimais bien. Mais pour le reste, non. » Concernant Marine Le Pen, il a tenu à exprimer clairement son désaccord : « Elle dit beaucoup d’absurdités. » Une manière de rappeler qu’il ne souhaite en aucun cas que ses chansons soient instrumentalisées à des fins électorales.
Une sortie médiatique qui relance le débat sur la liberté artistique
Face à Audrey Crespo-Mara, Michel Sardou n’a pas mâché ses mots. L’artiste, connu pour son franc-parler, a défendu sa liberté de ton et d’humour, tout en critiquant ce qu’il perçoit comme des dérives de certains mouvements militants. Selon lui, « on doit pouvoir rire de tout, y compris des sujets sensibles », tout en maintenant que ses propos ne visent jamais à rabaisser qui que ce soit.
Cette déclaration, typique de son style provocateur, relance la question des limites de la liberté d’expression dans l’espace public. L’artiste, souvent contesté pour certaines de ses paroles jugées provocantes, revendique avant tout son droit à la caricature et à la satire, deux éléments qu’il considère comme essentiels à l’art et au débat démocratique.

Un regard critique sur la société et la politique
Dans le même entretien, Michel Sardou s’est aussi livré à une réflexion plus large sur la situation du pays. Fatigué des clivages et des querelles partisanes, il a exprimé sa déception face à la classe politique : « Oh président, non non, on déteste tous les présidents », a-t-il ironisé, avant d’ajouter : « Arrêtez de compliquer la vie des Français, ce serait déjà pas mal. »
L’artiste se dit ni proche du pouvoir actuel, ni aligné sur l’opposition : « Je ne suis pas très macroniste », a-t-il admis, tout en reconnaissant respecter la fonction présidentielle. Sa vision, empreinte de réalisme et de désillusion, illustre le rapport ambivalent qu’il entretient avec la politique depuis toujours : critique mais profondément attaché à la République.
 









