L’échange diffusé sur BFM TV entre Apolline de Malherbe et Robert Ménard a viré à un véritable dialogue de sourds.

Invité du “Face à face” ce jeudi 30 octobre, le maire de Béziers (DVD) a provoqué un vif accrochage avec la journaliste autour de la question de l’immigration et de la délinquance, un sujet sur lequel les deux protagonistes se sont heurtés sans parvenir à se comprendre.
Sur le plateau de BFM TV, Robert Ménard a réagi au profil des braqueurs présumés du Louvre, évoquant selon lui une “surreprésentation” des personnes issues de l’immigration dans les prisons françaises. Face à lui, Apolline de Malherbe a immédiatement contesté son approche, estimant qu’il s’agissait d’une interprétation sans fondement statistique. “Les statistiques ethniques sont interdites”, a rappelé Ménard, tout en soulignant que la réalité était “visible” pour quiconque visitait un établissement pénitentiaire. “Je vous propose de venir avec moi dans une prison à Béziers, et si ça ne vous saute pas aux yeux, c’est que vous êtes aveugle !”, a-t-il lancé, visiblement agacé.

Deux visions irréconciliables du réel
L’échange s’est rapidement envenimé, la journaliste refusant de cautionner tout lien entre origine ethnique et criminalité, tandis que le maire de Béziers assumait un discours de “réalisme”, selon ses termes. “Quand vous dites ‘aux yeux’, c’est la couleur de peau ?”, l’a interrompue Apolline de Malherbe, dénonçant un amalgame. “Mais ce sont des gens d’origine maghrébine !”, a rétorqué Ménard, excédé. Le ton est monté entre la défense d’un “constat de terrain” et le refus d’une catégorisation jugée discriminatoire.
Un débat symptomatique d’un clivage médiatique

Robert Ménard a ensuite dénoncé le “déni” d’une partie des médias sur la question migratoire et carcérale. “Pendant des années, quand tu disais qu’il y avait plus d’étrangers en prison que dans la population, tu étais catalogué de facho”, a-t-il rappelé. Selon lui, “la réalité dérange, mais il faut la regarder en face”. Apolline de Malherbe, elle, a maintenu que l’absence de données chiffrées empêchait de tirer de telles conclusions, accusant l’élu de Béziers de “tirer un fil idéologique”.
Le maire persiste sur la question du communautarisme
Le débat s’est élargi au communautarisme et à l’échec de l’intégration dans certaines écoles. Ménard a évoqué la situation à Béziers : “Dans mes écoles publiques, les deux tiers des enfants sont issus de l’immigration. Les mamans, elles-mêmes immigrées, me disent qu’elles aimeraient plus de ‘Français’ parce qu’elles vivent cela comme un ghetto.” Une réalité qu’il juge préoccupante, là où la journaliste voyait encore un idéal de “mixité sociale”. “La mixité ne fonctionne plus nulle part !”, a répliqué Ménard. “Quand vous avez 70 % de gens issus de l’immigration, une femme sans voile se fait traiter de salope. L’intégration ne marche plus, et vous refusez de le voir.”










