L’animateur Cyril Hanouna a été sanctionné par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 4000 euros pour des propos injurieux tenus lors de son émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) en 2022.
Les déclarations en question visaient le député LFI Louis Boyard, ancien chroniqueur de l’émission, lors d’un débat sur l’accueil de migrants par le bateau Ocean Viking. Franck Appietto, directeur général de C8, a également écopé d’une amende de 500 euros. Ensemble, ils devront verser 3000 euros de dommages et intérêts au parlementaire.
Contexte de l’incident et répercussions judiciaires
Durant une édition de « TPMP » consacrée à des questions migratoires le 10 novembre 2022, Cyril Hanouna a réagi avec virulence aux commentaires de Louis Boyard concernant les pratiques économiques de certaines personnalités françaises en Afrique, incluant Vincent Bolloré, influent actionnaire de sociétés dans ce continent et propriétaire de Canal+, le groupe mère de C8. Les termes « abruti », « tocard », « bouffon » et autres insultes ont été prononcés par Hanouna, conduisant Boyard à déposer une plainte pour ces attaques personnelles jugées comme une atteinte à son honneur et sa réputation.
Conséquences réglementaires et défense
Cette affaire a également attiré l’attention de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel français, qui a infligé une amende record de 3,5 millions d’euros à C8 en février 2023. L’Arcom a jugé que les propos de Hanouna transgressaient les obligations de respect envers les invités et de maîtrise de l’antenne par l’éditeur. De son côté, l’avocat de Hanouna, Maître Stéphane Hasbanian, a défendu son client en plaidant la réponse à des provocations, arguant que les propos de Boyard avaient déclenché cette réaction.
Implications pour la liberté d’expression et la responsabilité des médias
Ce verdict souligne les limites de la liberté d’expression pour les personnalités médiatiques et rappelle la responsabilité des éditeurs et animateurs dans la conduite de débats publics. Il met également en lumière la nécessité d’un équilibre entre expression libre et respect des individus, particulièrement dans un contexte médiatique où les mots peuvent avoir un impact significatif sur les carrières et la perception publique des individus impliqués.