Pris dans le rythme effréné du quotidien, beaucoup repoussent leurs rendez-vous médicaux, persuadés que l’absence de symptômes graves équivaut à une bonne santé.

Pourtant, selon plusieurs oncologues, ignorer les signaux faibles envoyés par notre corps pourrait s’avérer dangereux, voire fatal. D’après la Dr Susanna Greer, spécialiste en immunologie et oncologie, le signe précoce le plus souvent négligé est un simple changement inhabituel et persistant dans le corps. Fatigue, essoufflement, troubles digestifs, variation d’appétit ou de sommeil… Ces petites anomalies, souvent jugées anodines, peuvent parfois être les premiers indices d’une pathologie sérieuse.
« Beaucoup de personnes passent à côté parce qu’elles sont trop occupées ou pensent que cela passera », explique la médecin. Le danger réside précisément dans la banalisation de ces signaux.
Des symptômes qui varient selon les cancers

Les spécialistes rappellent que les formes précoces du cancer n’ont pas de symptômes uniformes. Selon le Dr Greer, tout changement persistant doit alerter : fatigue chronique, toux inhabituelle, perte de poids sans raison, douleur nouvelle ou modification de la peau.
Le Dr Alfred Vargas, oncologue, insiste sur certains signes précis : plaies qui ne cicatrisent pas, grosseurs sous-cutanées, anomalies urinaires ou intestinales.
Quant à la Dr Kellie Rath, gynécologue oncologue, elle recommande aux femmes d’être attentives à toute douleur pelvienne, saignement irrégulier ou masse au niveau des seins, autant de symptômes qui nécessitent un contrôle médical.
Vigilance ne rime pas avec panique

Tous les experts s’accordent : présenter un de ces symptômes ne signifie pas forcément un cancer, mais leur persistance doit pousser à consulter. Le Dr Rath conseille de ne pas attendre que la peur s’installe : « Il est normal d’avoir de l’appréhension, mais se faire accompagner par un proche aide souvent à franchir le pas. »
Cette vigilance, loin d’être de l’alarmisme, relève de la prévention. Écouter son corps, c’est avant tout se donner les moyens de détecter tôt ce qui peut être traité efficacement.
Prévenir avant de guérir
Les oncologues insistent sur l’importance d’une hygiène de vie saine et du dépistage régulier. Le Dr Greer rappelle que certains gestes simples réduisent considérablement les risques : éviter le tabac, limiter l’alcool, se protéger du soleil, pratiquer une activité physique régulière et se faire vacciner contre le papillomavirus (HPV).
Les dépistages — cancers du sein, du col de l’utérus ou colorectal — permettent souvent une détection avant l’apparition des symptômes.
Enfin, pour les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer, le Dr Vargas recommande d’en parler à son médecin : des tests génétiques peuvent identifier des prédispositions, ouvrant la voie à des stratégies de prévention personnalisées.










