Benoît Paire, autrefois étoile montante du tennis français, amorce désormais un virage singulier dans sa vie personnelle et professionnelle.
Entre l’ombre de ses blessures sentimentales, ses débordements publics et un avenir sportif qu’il envisage loin des courts, le joueur au tempérament volcanique semble prêt à tourner une page décisive.
Dans un entretien accordé à La Provence le 29 avril dernier, Benoît Paire officialisait sa transition vers une nouvelle passion : le football. Le joueur, aujourd’hui classé 575e à l’ATP, a signé une licence amateur dans le club d’Ardziv, situé dans le XIIe arrondissement de Marseille. « Dès que j’arrêterai le tennis, je me mettrai au foot », assure-t-il, déterminé à poursuivre le sport sous une autre forme, et surtout, à se reconnecter avec le plaisir de jouer.
Une vie sentimentale encore marquée par le passé
Derrière l’humour habituel qu’il affiche sur ses réseaux sociaux, Benoît Paire laisse entrevoir une faille affective toujours béante. À un abonné qui l’interrogeait récemment sur Instagram, il répond avec légèreté : « Même Ravioli cherche pour moi », en évoquant son chien. Mais cette désinvolture masque un chagrin plus profond. La rupture avec Shy’m, officialisée en 2019, semble l’avoir durablement affecté. « Elle me manque toujours », confiait-il dans un rare moment de vulnérabilité, admettant que cette séparation avait eu un impact sur ses performances : « Je pensais à elle en jouant. »
L’amour, une entrave à sa carrière ?
Dans une préface de 2020 pour Out !, un livre du journaliste Quentin Moynet, Paire expliquait à quel point ses émotions personnelles interférent avec sa concentration professionnelle. Lorsqu’il aime, dit-il, il s’oublie. Une sincérité touchante, mais qui pourrait bien expliquer la trajectoire en dents de scie de sa carrière. « Je donne trop, et je ne suis plus assez concentré sur le tennis », reconnaît-il. Un aveu rare dans un monde sportif souvent verrouillé sur la performance pure.
Exclu des JO pour indiscipline
L’histoire d’amour entre Benoît Paire et le sport de haut niveau n’a jamais été simple. En 2016, lors des Jeux olympiques de Rio, il est exclu du groupe France pour comportement inapproprié, notamment en raison d’une soirée passée avec Shy’m en pleine compétition, ce qui allait à l’encontre des règles de l’équipe. « C’est inadmissible », affirmait alors Arnaud Di Pasquale, directeur technique national. Il déplorait un manque de respect et de rigueur, incompatible avec l’esprit d’équipe requis aux JO.
Nouvelle exclusion aux Jeux de Tokyo
En 2021, l’histoire se répète : la Fédération française de tennis le prive de participation aux JO de Tokyo, cette fois pour des comportements jugés déplacés. À Buenos Aires, il avait craché sur une marque litigieuse, proféré des insultes, puis publié sur Instagram une capture de ses 8,5 millions de dollars de gains avec ce commentaire provocateur : « Finalement, ça vaut le coup d’être nul. » Une provocation de plus, qui illustrerait autant sa frustration que son goût pour la provocation publique.
Une vie amoureuse exposée, puis effacée
Depuis Shy’m, Benoît Paire a brièvement été en couple avec Julie Bertin, ancienne candidate de La Villa des cœurs brisés. Leur rencontre à Avignon, à l’occasion d’un shooting, avait marqué le début d’une relation médiatisée. Julie décrivait un homme protecteur, atypique mais touchant. De son côté, Shy’m est aujourd’hui mère d’un petit garçon prénommé Tahoma et vit une complicité assumée avec le chanteur Jérémy Frérot. Deux trajectoires désormais parallèles, que le passé lie encore parfois par l’émotion.
Une personnalité hors norme à apprivoiser
Déjà en 2013, Benoît Paire avouait sur We Love Tennis : « Je casse mes raquettes, mais mon énervement, il est toujours dirigé contre moi. » Ce tempérament volcanique, à la fois sa force et sa limite, l’a accompagné tout au long de sa carrière. Alors que le tennis s’éloigne et que le football s’invite dans son quotidien, l’Avignonnais semble chercher un nouvel équilibre. Moins dans la compétition que dans la recherche de paix intérieure. Peut-être que l’après-carrière lui offrira enfin ce que les courts ne lui ont jamais totalement permis : une stabilité affective, une liberté retrouvée, et une vie à taille humaine.