La mise en liberté de Nicolas Sarkozy marque un tournant inédit dans une affaire judiciaire qui secoue la France depuis plus d’un an.

Après plusieurs semaines passées derrière les murs de la prison de la Santé, l’ancien président quitte sa cellule, mais sa liberté reste encadrée. L’homme politique de 70 ans, qui clame toujours son innocence, s’apprête désormais à affronter la suite de la procédure sous contrôle judiciaire strict.
La cour d’appel de Paris a accédé à la demande de mise en liberté formulée par la défense de Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’État ne regagne pas pour autant une totale autonomie, puisqu’il est placé sous contrôle judiciaire, avec plusieurs interdictions précises. L’une d’entre elles a particulièrement retenu l’attention : il lui est formellement interdit d’entrer en contact avec le garde des Sceaux Gérald Darmanin, venu lui rendre visite en prison quelques jours plus tôt. Cette interdiction vise à éviter toute pression ou tentative d’influence sur l’instruction.
Des interactions strictement encadrées

En plus du ministre de la Justice, Nicolas Sarkozy ne peut échanger avec aucun témoin ou co-prévenu impliqué dans l’affaire dite du « financement libyen », pour laquelle il a été condamné en première instance à cinq ans de prison, dont deux fermes. La justice souhaite ainsi verrouiller les conditions de la mise en liberté pour préserver l’intégrité de la future audience en appel, prévue pour mars prochain.
Lors de l’audience, Nicolas Sarkozy est apparu en visioconférence, offrant la première image d’un ancien président français derrière les barreaux. Il a reconnu la dureté de l’incarcération, évoquant « une épreuve éprouvante, même épuisante », qu’il dit avoir subie sans jamais perdre de vue sa défense. Il a également tenu à saluer le travail du personnel pénitentiaire, dont l’humanité aurait, selon lui, rendu cette période « supportable malgré tout ».
Un combat judiciaire qu’il entend poursuivre

« Je me bats pour que la vérité triomphe », a réaffirmé Nicolas Sarkozy devant la cour. Il maintient entièrement sa position : il nie toute forme de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 et refuse catégoriquement l’idée d’un aveu. Son appel constitue désormais la prochaine étape. L’ancien président et son entourage espèrent que la seconde instance renversera la première décision et lavera son nom.
La détention de Nicolas Sarkozy restera un épisode inédit. Jamais un ancien président de la République n’avait été incarcéré dans toute l’histoire de l’Union européenne. Son séjour à la Santé, même de courte durée, a provoqué un séisme politique, ravivant à la fois les soutiens passionnés et les critiques véhémentes. Le débat autour d’un éventuel « traitement de faveur » ou, au contraire, d’un « acharnement judiciaire » demeure vif dans l’opinion.









