Cette année encore, la date symbolique tombe comme un rappel brutal : à partir de 11h31 ce lundi, les femmes travailleraient « gratuitement » jusqu’au 31 décembre si l’on rapporte leur rémunération à celle des hommes. Un indicateur fort, porté par le collectif Les Glorieuses, qui alerte sur la persistance des inégalités salariales en France.

Selon les données les plus récentes de l’Insee, les femmes gagnent en moyenne 14,2% de moins que les hommes à temps de travail égal. Ce décalage, bien qu’en légère diminution par rapport à 2016, reste profondément ancré. Pour Les Glorieuses, qui calculent chaque année la date à partir de laquelle les femmes cesseraient symboliquement d’être rémunérées, ce chiffre montre que l’égalité réelle est encore loin d’être atteinte.
Un rythme de progression jugé trop lent
Depuis 2016, l’écart s’est réduit de seulement 0,9 point. Au rythme actuel, il faudrait attendre 2167 pour parvenir à une égalité salariale complète, soit plus de 140 ans. Une perspective qui interroge sur la capacité des politiques publiques à infléchir durablement cette injustice. Pour Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses, il est désormais nécessaire de « donner un coup d’accélérateur » à la lutte pour l’égalité.
Revaloriser les métiers à forte présence féminine

Une partie de l’inégalité trouve ses racines dans la structure même du marché du travail. Les femmes sont surreprésentées dans les métiers de l’éducation, du soin et du service, des secteurs essentiels mais historiquement sous-payés. Les Glorieuses réclament une revalorisation salariale de ces professions, estimant que reconnaître leur valeur économique est indispensable pour réduire durablement les écarts.
Vers une parentalité plus équitable

Le collectif propose également un congé post-naissance aligné entre les deux parents. L’objectif est de réduire le « coût professionnel » associé à la maternité, souvent synonyme de ralentissement de carrière ou d’ajustement du temps de travail pour les femmes. Un partage plus équilibré des charges familiales permettrait à terme de mieux répartir les opportunités professionnelles.
La transparence des salaires comme levier majeur
À partir de l’an prochain, une directive européenne imposera davantage de transparence sur les grilles salariales. Les Glorieuses y voient un moyen concret de permettre aux femmes de négocier plus justement leur rémunération. Dans certains pays nordiques, où cette transparence est appliquée depuis des années, les écarts se sont largement réduits, au point de devenir un sujet secondaire dans le débat social.










