À 80 ans, Pierre Arditi refuse catégoriquement de ralentir le rythme. Malgré les coups durs, les années n’ont pas altéré la fougue d’un comédien qui préfère brûler les planches que couler des jours paisibles.

Pourtant, derrière la prestance de l’artiste, se cache un homme longtemps hanté par une addiction dévorante. Malgré ses récents soucis de santé, Pierre Arditi n’a rien perdu de sa détermination. En septembre 2023, alors qu’il jouait sur la scène du théâtre Édouard VII, il s’est effondré en plein spectacle, provoquant la stupeur du public. L’incident aurait pu marquer la fin d’un parcours exceptionnel, mais le comédien s’est rapidement relevé. Fidèle à sa réputation d’artiste infatigable, il est revenu devant les spectateurs, prouvant que le théâtre demeure sa véritable raison de vivre.
L’aveu d’une addiction longtemps tue

Dans plusieurs interviews, le comédien a choisi de ne plus se cacher derrière les apparences. Invité de l’émission La Bande Originale, il a raconté sans détour son rapport destructeur aux jeux d’argent. “Ça me procurait une adrénaline malsaine”, confiait-il, décrivant le piège classique dans lequel tombent beaucoup de joueurs. Tout avait commencé innocemment, lorsqu’il avait accompagné deux amis dans un cercle de jeux. “La première fois, on gagne, et on croit que c’est facile”, expliquait-il. Un leurre dont il a mis des années à se libérer.
La descente aux enfers

L’acteur ne s’en cache pas : les jeux ont fini par lui voler bien plus que son argent. Pris dans une spirale infernale, il perdait le contrôle. “Ça prend le pas sur tout le reste… On finit par ne plus aller travailler, j’ai fini par me perdre.” À cette époque, il dépensait sans compter, offrant des cadeaux somptueux à sa compagne comme pour masquer le vide grandissant. Ce n’est qu’en affrontant son propre reflet qu’il a compris qu’il devait tout arrêter.
“J’ai perdu l’argent des vacances”
Dans un entretien accordé à Gala en 2019, Pierre Arditi est revenu sur un épisode particulièrement marquant. “Un soir, j’ai perdu l’argent des vacances”, racontait-il, évoquant sa femme et son fils qui l’attendaient le lendemain pour partir. Après une nuit de pertes, il ne lui restait qu’une poignée de billets. Entre honte et désespoir, il a passé des heures au téléphone pour tenter de récupérer sa mise, avant de réaliser l’ampleur de sa dépendance. “Je me suis regardé dans la glace et je ne me suis pas aimé”, confiait-il. C’est ce jour-là qu’il a décidé de mettre un terme définitif à cette vie de mensonges.










