Une odeur de barbe à papa, un goût de sauce suivi de vomissements, une perte soudaine d’équilibre : pour Steve Turnbull, ces signes n’avaient rien d’alarmant au départ. Pourtant, derrière ces sensations insolites, se cachait l’un des diagnostics les plus redoutés : un glioblastome, tumeur cérébrale agressive.
Pendant plusieurs mois, Steve Turnbull, 63 ans, est confronté à des sensations olfactives étranges, qu’aucun événement ne justifie, suivies de nausées soudaines. Le jour de l’an 2024, un simple goût de sauce provoque chez lui un violent haut-le-cœur. Peu après, il est frappé par une odeur de barbe à papa en soufflant une bougie… et vomit à nouveau. Ces symptômes deviennent récurrents, au point de bouleverser son quotidien.
Face à l’étrangeté de la situation, il consulte divers spécialistes, dont un gastro-entérologue, sans qu’aucune piste convaincante ne soit avancée. Le médecin généraliste évoque une possible migraine et prescrit un traitement qui, rapidement, se montre inefficace.
Une aggravation brutale lors d’un événement familial
C’est lors du mariage de sa fille que les choses basculent. Ce jour-là, Steve prononce un discours, accompagne sa fille jusqu’à l’autel… puis, à la soirée, tout se dérègle. Il chancelle, n’arrive plus à articuler et le côté gauche de sa bouche se fige, devant des proches médusés. L’alcool étant exclu, son état suscite l’inquiétude. D’abord, les médecins suspectent un AVC.
Mais la réalité s’avérera bien plus grave.
Une IRM révélatrice : la taille d’une balle de tennis de table
En juin 2024, une IRM vient bouleverser tous les pronostics : une tumeur cérébrale est détectée, de la taille d’une balle de ping-pong. Le diagnostic tombe, implacable : glioblastome. L’un des cancers du cerveau les plus agressifs, contre lequel les chances de guérison restent aujourd’hui minimes.
Steve encaisse le choc avec lucidité. « Ce fut une vérité terrifiante, mais si mon histoire peut pousser quelqu’un à exiger un scanner dès qu’il ressent quelque chose d’anormal, elle aura servi à quelque chose », affirme-t-il. Il insiste notamment sur la reconnaissance de symptômes atypiques comme les troubles olfactifs ou les vomissements inexpliqués.
Une intervention chirurgicale sans illusion
Le 12 juillet, il subit une opération chirurgicale destinée à retirer une partie de la tumeur. L’équipe médicale est transparente dès le départ : l’objectif n’est pas la guérison, mais la réduction de la masse tumorale, le soulagement des symptômes et un espoir de stabilisation.
L’anatomopathologie post-opératoire confirme les craintes : il s’agit bien d’un glioblastome, une forme incurable à ce jour. Steve entame alors un parcours intensif de soins avec 30 séances de radiothérapie, accompagnées d’une chimiothérapie ciblée pour tenter de freiner la progression.
Une volonté de transmettre et de se battre pour les autres
Loin de sombrer, Steve choisit de témoigner, pour éveiller les consciences. « Cette tumeur ne disparaîtra pas, mais je ne baisserai jamais les bras », assure-t-il. Il se dit prêt à tout : intégrer des essais cliniques, se rendre à l’étranger, tout ce qui pourra un jour permettre de faire avancer la recherche.
Son histoire illustre les failles d’un système parfois lent à détecter certains cancers, notamment lorsque les signaux envoyés par le corps sont déroutants. Trop souvent, ces signes sont mis sur le compte de l’anxiété, d’un stress passager ou d’une affection bénigne.
Un cancer rare mais redoutable
En France, on estime à 3 500 le nombre de nouveaux cas de glioblastome diagnostiqués chaque année, selon l’Université d’Angers. Cette tumeur cérébrale maligne est la plus fréquente et la plus agressive chez l’adulte. Son évolution est rapide, ses symptômes très variables et son pronostic reste sombre malgré les avancées médicales.