Le 5 décembre 2017, la France perdait une légende. Johnny Hallyday, idole de plusieurs générations, s’éteignait à 74 ans, laissant derrière lui une empreinte indélébile dans le cœur des Français. Son décès avait provoqué une onde de choc nationale et un hommage d’une intensité rarement observée.
Lorsque le cercueil de Johnny Hallyday descendit les Champs-Élysées le 9 décembre 2017, Paris semblait retenir son souffle. Des milliers d’anonymes s’étaient massés pour saluer celui qui incarnait le rock à la française. Artistes, politiques et proches étaient réunis pour ce dernier adieu, dans une atmosphère de recueillement profond. Emmanuel Macron, Pascal Obispo, Thomas Dutronc ou encore Carla Bruni figuraient parmi ceux venus témoigner de leur affection.
Mais au milieu de cette ferveur nationale, une absence marqua les esprits : celle de Florent Pagny. Ami de longue date du chanteur, sa non-présence suscita bien des interrogations. Pourquoi celui qui partageait tant de souvenirs avec Johnny n’était-il pas venu lui dire adieu ?
Florent Pagny brise enfin le silence
Invité dans le podcast Legend de Guillaume Pley, Florent Pagny a choisi d’évoquer ce moment douloureux avec franchise. « Je n’étais pas là, j’étais à Dijon, j’avais un concert », a-t-il expliqué calmement. S’il aurait pu, selon ses propres mots, faire un aller-retour express, il ne le souhaitait pas. « Je n’avais pas envie de me montrer à ce moment-là et de cette manière-là », a-t-il confié, assumant une décision intime.
Plus encore, il révéla avoir décliné la proposition de porter le cercueil de son ami. Un geste fort, mais mû par une profonde humilité : « J’ai laissé des gens qui l’avaient peut-être plus accompagné, qui étaient plus avec lui. » Cette retenue, loin d’un désintérêt, traduisait plutôt la pudeur d’un homme qui préférait la sincérité à la mise en scène.
Une amitié vraie, loin des projecteurs
Cette pudeur, Florent Pagny l’avait déjà évoquée dans son autobiographie Pagny par Florent (Fayard, 2023). L’artiste y soulignait sa difficulté à afficher ses émotions publiquement. Pour lui, la fidélité ne se mesure pas à la présence physique lors d’un hommage, mais à la sincérité du souvenir. Ce jour-là, il voulait simplement vivre son adieu loin des caméras, dans le silence de sa gratitude.
Le chanteur de Ma liberté de penser se remémore avec tendresse leur relation singulière : « Nous, on était amis de chant, on était amis depuis notre première rencontre. J’ai vécu des choses que je ne vivrais jamais moi, donc merci Johnny de m’avoir offert toutes ces opportunités. » Ces mots, sobres et authentiques, résonnent comme une déclaration d’amitié posthume.
Pour Florent Pagny, les grandes amitiés ne se fanent pas avec le temps ni avec la mort. Ne pas se montrer ne voulait pas dire s’éloigner, mais au contraire affirmer une forme de fidélité discrète. Il n’avait pas besoin de caméras ou de micros pour prouver son affection ; son respect pour Johnny Hallyday s’exprimait dans le souvenir, la reconnaissance et la musique.
 












