Figure incontournable de la chanson française, Zaz s’est imposée avec sa voix singulière et son énergie débordante.
Mais derrière le succès de “Je veux” et les millions d’albums vendus, se cache une histoire de luttes, de résilience et de renaissance. Invitée récemment dans “C à vous”, l’artiste est revenue sur son parcours, sans filtre. Aujourd’hui adulée pour ses titres aux sonorités gitanes et jazz, Zaz – de son vrai nom Isabelle Geffroy – n’a pas toujours baigné dans la lumière. Avant d’atteindre la reconnaissance, la chanteuse a connu des années de galère, faites de petits boulots, d’incertitude et de musique de rue.
C’est en 2009 qu’un producteur, séduit par sa voix et sa sincérité, lui tend la main. Un tournant décisif qui lancera sa carrière, quelques mois avant que Je veux ne devienne un tube planétaire. Pourtant, ce succès fulgurant n’a pas effacé les blessures accumulées sur le chemin.
Des critiques virulentes, vécues comme une violence
La notoriété, aussi précieuse soit-elle, n’a pas toujours été bienveillante envers Zaz. La chanteuse confie avoir été la cible d’attaques très violentes à ses débuts, notamment sur les réseaux sociaux, où les insultes anonymes se sont multipliées.
« C’était violent, la méchanceté qu’il peut y avoir. Des gens qui crachent leur venin derrière les écrans, parce qu’ils ne le font pas devant », a-t-elle partagé avec émotion sur France 5.
Cette période de tempête médiatique l’a profondément marquée, mais aussi renforcée dans sa quête d’authenticité.
Un changement de vie radical
Avec le temps, Zaz a choisi de rompre avec certaines habitudes et de se reconstruire. Elle a cessé de fumer, de boire, de manger de la viande, de consommer du café. Elle s’est mariée, est devenue mère, et s’est entourée d’un environnement plus sain.
Ce changement profond n’est pas un reniement, mais une quête de sérénité. Loin du tumulte, l’artiste s’est recentrée sur l’essentiel, sur sa musique et sur son équilibre personnel. Un choix assumé, qui transparaît désormais dans ses prises de parole comme dans ses chansons.
La musique comme exutoire, le pardon comme délivrance
Dans Je pardonne, Zaz répond à ses détracteurs, non pas avec rancœur, mais avec une maturité désarmante. « C’est un chemin, le pardon. Cela n’enlève rien à ce qui a été vécu. Tu décides de pardonner pour te libérer aussi, toi, de ton histoire », explique-t-elle.
Son message est clair : laisser la haine derrière soi pour avancer. Pour elle, la musique n’est pas un simple outil artistique, c’est un moyen de guérir, de respirer, de survivre.
La rue, école de la vie et tremplin inattendu
Avant les plateaux télé et les salles de concert, Zaz chantait dans la rue. Une nécessité, mais aussi un acte choisi.
« La rue s’est imposée parce que je n’avais plus de thunes », se souvient-elle. Un reportage de 2010 la montre, guitare à la main, entourée de musiciens, captant l’attention de passants anonymes.
Ce moment, loin d’être humiliant, a été fondateur. Elle y a appris à faire vibrer sans artifice, à émouvoir sans décor, à s’imposer sans micro.
« Être dans la rue, ça a été un choix. Mais avant, j’étais intermittente, j’ai fait du bal, des orchestres, j’ai travaillé un peu partout », raconte-t-elle.
La rue a été son école, son théâtre, son refuge. Et c’est là qu’elle a trouvé ce qui allait devenir sa signature : une intensité brute, une sincérité sans compromis.
Une artiste entière, plus forte que jamais
Aujourd’hui, Zaz n’est plus seulement une voix ou une mélodie entêtante : elle est une femme debout, qui a traversé la précarité, le doute, les attaques, pour en faire une force.
Elle incarne la capacité de transformation, d’élévation, et surtout d’alignement entre l’artiste et la personne.
Plus qu’un parcours musical, Zaz raconte une leçon de vie : celle de croire en soi, même dans le silence, même dans la rue, même dans l’ombre. Et si son succès dure, c’est peut-être parce qu’il a poussé sur une terre rude, mais profondément vivante.