Jordan Bardella se retrouve une nouvelle fois au centre d’une tempête politico-judiciaire.

Une plainte visant des soupçons de favoritisme et de détournement de fonds publics a été déposée contre lui, relançant les critiques sur l’usage des budgets européens par le Rassemblement national. L’affaire, portée devant le Parquet national financier, pourrait ouvrir un nouveau front judiciaire pour le président du RN.
Selon les révélations de BFMTV et du Canard enchaîné, l’association AC Corruption soupçonne Jordan Bardella d’avoir bénéficié, entre 2019 et 2021, de séances de « média training » financées par le Parlement européen. Ces formations étaient assurées par Pascal Humeau, dirigeant de la société Kon Tiki, dans le cadre de sessions censées aider les élus du RN à mieux maîtriser leurs prises de parole au sein des institutions européennes.
Des formations détournées vers la préparation présidentielle ?

D’après les éléments rapportés par Le Canard enchaîné, ces séances auraient évolué pour devenir un outil de préparation à l’élection présidentielle de 2022. Elles n’auraient donc plus eu de lien direct avec le travail parlementaire européen. Si cela se confirme, leur financement européen constituerait un usage irrégulier des fonds, strictement destinés aux activités liées au mandat.
Le coach Pascal Humeau aurait lui-même, selon le journal satirique, reconnu que l’appel d’offres passé pour l’engager n’avait été réalisé « que pour la forme », Jordan Bardella ayant déjà exprimé sa préférence pour lui.
L’association AC Corruption dénonce un « pillage »

Dans sa plainte, AC Corruption estime que ces formations relevaient d’une stratégie politique nationale et non de l’exercice du mandat européen. Elle accuse le RN d’avoir utilisé « sans vergogne » des fonds communautaires pour « étendre son hégémonie politique en France ». Pour l’association, les conditions du délit de favoritisme et de détournement de fonds publics – prévu par l’article 432-15 du Code pénal – seraient réunies.
Elle appelle également les autorités françaises et européennes à examiner de manière « systémique » les pratiques financières du parti, qu’elle juge « structurées » et répétitives.
Un contexte déjà lourd pour le Rassemblement national
Cette affaire surgit quelques mois seulement après la condamnation, en mars, de 25 cadres et collaborateurs du RN — dont Marine Le Pen — pour détournement de fonds publics dans le dossier des assistants parlementaires européens. Le parti fait déjà l’objet d’une surveillance judiciaire accrue, notamment de la part du parquet européen, qui a ouvert en juillet 2025 une enquête visant l’ancien groupe parlementaire Identité et Démocratie (ID), présidé par Jordan Bardella.










