La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, en remplacement de François Bayrou contraint à la démission, continue de provoquer de vives réactions.
À peine installé, le nouveau Premier ministre fait déjà face aux critiques virulentes de l’opposition mais aussi aux piques acérées du philosophe Michel Onfray, qui s’est exprimé sans détour sur son rôle et sa légitimité. François Bayrou, affaibli par le scandale de Bétharram et une chute de popularité, a cédé sa place à Sébastien Lecornu. Âgé de 39 ans, l’ancien ministre des Armées incarne le choix d’Emmanuel Macron pour tenter de relancer un exécutif fragilisé. Mais sa nomination, loin de rallier les soutiens, semble accentuer les fractures déjà existantes.
Michel Onfray, un verdict sans appel
Invité sur CNews dans son émission Face à Michel Onfray, le philosophe a livré un jugement particulièrement sévère. « Lecornu, il est tout vierge, si je peux me permettre l’expression. Il est tellement vierge que ça fait dix ans qu’il fait de la politique sans que personne ne s’en aperçoive », a-t-il lancé. Pour Onfray, Lecornu n’aurait jamais marqué les esprits par son action politique et manquerait de stature pour occuper la fonction de Premier ministre.
Un bilan contesté au ministère des Armées
Michel Onfray n’a pas hésité à critiquer son passage à la Défense. Selon lui, l’ancien ministre aurait conduit une action « pas terrible » en Afrique et s’en serait tenu aux directives de Bruxelles sur l’Ukraine. Une attitude jugée passive par le philosophe, qui estime que Lecornu n’a pas incarné un rôle de « grand ministre ».
Une nomination perçue comme un affront
Allant plus loin, Michel Onfray a qualifié la désignation de Lecornu de « troisième crachat sur le visage des Français », en référence aux choix politiques répétés d’Emmanuel Macron. Il reproche au président d’ignorer les signaux d’usure et de mécontentement, persistant dans une stratégie qui ne convainc plus.
L’opposition en embuscade
À droite comme à l’extrême droite, la méfiance domine. Marine Le Pen estime qu’Emmanuel Macron « tire la dernière cartouche du macronisme » et affirme qu’« après les futures législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella ». De son côté, le président du RN a ironisé : « Emmanuel Macron ne change pas une équipe qui perd ». Il prévient que son parti jugera Lecornu « sur pièces », en attendant de voir ses premières orientations budgétaires.
Un début de mandat sous le feu des critiques
Entre la virulence de Michel Onfray et la défiance affichée du Rassemblement national, Sébastien Lecornu aborde Matignon dans un climat politique hostile. Chaque décision, chaque orientation sera scrutée par une opposition prête à brandir la menace d’une censure. Pour le nouveau Premier ministre, l’heure est déjà au test grandeur nature.