Il est devenu l’un des réflexes médicaux les plus courants pour apaiser les brûlures d’estomac.
L’oméprazole, chef de file des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), s’est imposé comme le traitement phare contre le reflux acide et les ulcères. Mais derrière son efficacité indéniable, une question inquiète de plus en plus spécialistes et patients : que se passe-t-il lorsqu’on en prend trop longtemps ?
Ce médicament agit en réduisant la production d’acide gastrique, ce qui soulage rapidement les symptômes désagréables du reflux et permet aux muqueuses de cicatriser. Son efficacité est telle qu’il est devenu l’un des médicaments les plus prescrits au monde, avec des millions d’ordonnances chaque année. On l’utilise aussi en prévention, notamment pour protéger l’estomac lors de traitements agressifs comme les anti-inflammatoires.
Un usage prolongé qui interroge
À l’origine, l’oméprazole devait être prescrit sur de courtes périodes. Pourtant, dans la pratique, certains patients en consomment pendant des années, parfois sans réévaluation médicale. Le Dr Ahmed, médecin très suivi sur TikTok, rapporte par exemple le cas d’un patient qui en prenait depuis huit ans. Ce type de prescription automatique, rarement remise en question, multiplie les risques liés à la durée du traitement.
Les effets secondaires de la prise chronique
Les recherches médicales et l’expérience clinique mettent en évidence plusieurs dangers liés à une consommation prolongée :
Après quelques mois : baisse du magnésium, entraînant fatigue, fragilité osseuse ou troubles cardiaques.
Après 6 mois à 1 an : déficit en potassium et surtout carence en vitamine B12, pouvant provoquer des fourmillements et des atteintes neurologiques.
Au-delà d’un an : le risque de fractures augmente sensiblement.
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Ces effets rappellent que l’oméprazole n’est pas un médicament anodin, même si son usage s’est banalisé.
Soulager les symptômes sans traiter la cause
Le Dr Ahmed insiste : l’oméprazole masque les brûlures mais ne guérit pas la cause sous-jacente. Reflux et douleurs gastriques peuvent cacher des pathologies plus sérieuses comme un ulcère, une infection bactérienne ou une anomalie de l’œsophage. Continuer à prendre l’IPP sans investiguer davantage expose donc à des complications.
Un appel à la vigilance des patients
Le conseil est clair : si vous prenez de l’oméprazole depuis des mois, il faut consulter. Poser la question “Pourquoi ce traitement m’est-il toujours nécessaire ?” est essentiel pour éviter un usage à vie sans justification médicale. C’est aussi l’occasion de rechercher les véritables causes du trouble digestif.
Un allié précieux, mais à manier avec prudence
Au final, il ne s’agit pas de condamner l’oméprazole. C’est un outil thérapeutique puissant et utile lorsqu’il est bien employé. Mais comme tout médicament, il doit être pris avec discernement, pour la durée la plus courte possible, et sous contrôle médical régulier. Loin d’un simple cachet de confort, il rappelle une évidence : même les traitements les plus courants nécessitent prudence et suivi.