Une nouvelle étude du CNRS, publiée dans Nature Communications, met en lumière un lien inédit entre le Covid long et des troubles menstruels.
Les femmes touchées par cette forme prolongée de la maladie présentent un risque accru de saignements utérins anormaux, une découverte qui éclaire un aspect méconnu des séquelles post-Covid. Le Covid long, défini par des symptômes persistants au-delà de quatre semaines après l’infection initiale, se manifeste par une fatigue chronique, des difficultés respiratoires, des douleurs physiques multiples ou encore des troubles digestifs. Selon le CNRS, ces symptômes s’intensifient durant les phases pré-menstruelle et proliférative du cycle, en particulier la fatigue, les maux de tête et les douleurs musculaires.
Une inflammation de l’endomètre mise en cause
Pour expliquer ce phénomène, l’équipe franco-britannique a identifié une réaction inflammatoire dans l’endomètre des patientes, consécutive à la découverte d’amas de cellules immunitaires. Cette observation éclaire la relation entre cycle menstruel et aggravation des symptômes du Covid long. Les chercheurs soulignent cependant qu’aucune anomalie hormonale ovarienne n’a été détectée, écartant ainsi un dérèglement hormonal classique.
Une étude à grande échelle
Les chercheurs ont croisé plusieurs approches complémentaires pour renforcer leurs résultats : une enquête menée auprès de 12 187 femmes britanniques, un suivi de trois mois sur 52 patientes atteintes du Covid long et l’analyse d’échantillons sanguins et endométriaux. Cette méthodologie rigoureuse confère un poids scientifique notable à leurs conclusions.
Vers une meilleure prise en charge des patientes
Cette découverte ouvre de nouvelles pistes pour la prise en charge des femmes souffrant de Covid long, en particulier celles dont les symptômes fluctuent avec leur cycle menstruel. Elle invite également les médecins à intégrer ces données dans le suivi gynécologique et à sensibiliser les patientes à ces risques spécifiques.