Quatre années ont passé depuis la nuit glaçante du 15 au 16 décembre 2020, lorsque Delphine Jubillar s’est volatilisée sans laisser la moindre trace.
À quelques mois de l’ouverture du procès de son mari, l’inquiétante immobilité de la maison familiale en dit long sur l’impact persistant de cette affaire qui hante encore tout un village.
Une maison fantôme figée dans le passé
À Cagnac-les-Mines, le domicile des Jubillar est resté tel qu’il était cette fameuse nuit de décembre. Rien n’a bougé, rien n’a été effacé. La maison inachevée, avec ses parpaings bruts et son muret en béton effondré, évoque une scène figée dans le temps, presque irréelle. Les lieux semblent porteurs d’un silence lourd, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle depuis la disparition. Devant la bâtisse, la Peugeot 207 du couple est toujours là. Ses sièges, recouverts de saletés, témoignent d’un abandon total. Ce décor, inchangé, résonne comme un mausolée muet du mystère Jubillar.
Une population marquée, toujours dans l’attente
Les habitants de la commune restent profondément marqués par cette affaire. L’onde de choc provoquée par la disparition de Delphine ne s’est jamais dissipée. À 73 ans, une riveraine confie encore avec effroi : « Mon Dieu… », comme si le temps s’était arrêté pour elle aussi. L’absence de réponses et l’accumulation de zones d’ombre nourrissent un sentiment d’impuissance collective, presque insupportable pour une communauté qui espérait voir la lumière au bout du tunnel. Beaucoup fondent désormais leurs espoirs sur le procès imminent, dans l’attente d’une vérité trop longtemps suspendue.
Un procès à venir sous haute tension
Le procès de Cédric Jubillar s’ouvrira le 22 septembre 2025. Accusé du meurtre de son épouse, il continue pourtant de clamer son innocence avec fermeté. Malgré son incarcération depuis plus de quatre ans, aucun aveu, aucune scène de crime ni témoin formel n’ont été enregistrés à ce jour. La justice s’appuie sur un faisceau d’indices jugés graves et concordants pour maintenir le suspect en détention. Le Figaro évoque une procédure longue et complexe, susceptible de durer plusieurs semaines. Le défi pour les magistrats sera immense : établir la vérité dans une affaire dépourvue de preuves matérielles évidentes.
Une relation conjugale au bord de l’implosion
Les tensions au sein du couple étaient notoires. Delphine et Cédric Jubillar étaient engagés dans un processus de séparation, et leur relation semblait particulièrement conflictuelle dans les semaines précédant la disparition. Ce contexte troublé pourrait peser lourd dans les débats. Le soir du drame, leur fils Louis a confirmé aux enquêteurs avoir entendu une dispute entre ses parents. Ce témoignage, bien que celui d’un enfant, constitue l’un des rares éléments concrets du dossier. Dans un dossier où les faits tangibles se font rares, chaque détail prend une importance capitale.
Une affaire encore sans dénouement
Le procès de Cédric Jubillar s’annonce comme l’un des plus suivis de ces dernières années. Pour les proches de Delphine, pour les habitants de Cagnac-les-Mines, et pour tous ceux que cette disparition a bouleversés, il incarne l’espoir d’un éclaircissement. Mais à ce jour, la maison des Jubillar reste debout, silencieuse et vide, témoin d’un drame que le temps n’a pas effacé. Et la question demeure, poignante, presque obsédante : que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?