Le drame qui s’est noué à Montauban dans la nuit du 20 au 21 juillet glace autant qu’il interroge. Une fillette de 12 ans, sans antécédent connu, a poignardé sa propre mère à la suite d’un différend banal. Derrière cet acte d’une extrême gravité, c’est tout un faisceau de questions sur l’enfance, la violence et la santé mentale qui se dessine.
Tout commence par un refus. Celui d’une mère, dans la nuit de dimanche à lundi, de partager le lit de sa fille. Une opposition maternelle en apparence banale, mais qui va déclencher une réaction aussi brutale qu’inattendue. L’adolescente, âgée de seulement 12 ans, aurait soigneusement préparé son passage à l’acte.
Selon les enquêteurs, elle aurait caché un couteau à huîtres dans sa manche avant d’attaquer sa mère au cou, dans un geste prémédité. La victime, bien que grièvement blessée, parvient à alerter les secours. Elle est hospitalisée rapidement, et son pronostic vital n’est heureusement pas engagé. Elle s’est vu prescrire deux jours d’ITT.
Une tentative d’assassinat revendiquée
L’enquête ne fait que renforcer la stupeur. L’adolescente ne nie rien, au contraire : elle admet avoir prémédité l’agression. Un élément capital qui justifie la qualification retenue par le parquet : tentative d’assassinat. Une mise en examen exceptionnelle à un si jeune âge, rendue possible par le caractère préparé et volontaire de l’acte.
La jeune fille, immédiatement interpellée après avoir tenté de fuir le domicile, a été placée non en garde à vue mais en retenue judiciaire, conformément à la législation spécifique aux mineurs. Elle fait désormais l’objet d’une ordonnance de placement provisoire (OPP), mesure rare et grave qui marque la gravité du dossier.
Une affaire hors norme par sa violence et son contexte
Ce qui bouleverse autant que l’acte lui-même, c’est l’âge de l’agresseuse. À 12 ans, une telle violence, froide et planifiée, dépasse l’entendement. La jeune fille n’était jusqu’alors connue d’aucun service de police ou de justice. Aucun antécédent, aucune alerte apparente. C’est ce silence, ce vide préalable, qui laisse les enquêteurs et les habitants de Montauban dans l’incompréhension la plus totale.
« Elle a quitté la maison rapidement après les faits. Elle a été retrouvée peu après dans le quartier », confie une source proche du dossier. Le choc est immense dans la commune du Tarn-et-Garonne, où l’on peine à croire qu’un tel drame ait pu survenir dans une famille ordinaire.
La justice entre sanction et protection
En parallèle de l’enquête judiciaire, un suivi médico-psychologique va être mis en place pour l’adolescente. Sa prise en charge par un juge des enfants s’inscrit dans une double logique : celle de la responsabilité pénale, mais aussi de la protection.
L’OPP, déclenchée dans les cas les plus graves, place la mineure sous la surveillance étroite de la justice des mineurs. Elle pourrait être orientée vers une structure spécialisée, notamment en pédopsychiatrie, dans l’attente des suites judiciaires. Car si la mère n’est pas décédée, la qualification de tentative d’assassinat pourrait déboucher, à terme, sur une lourde condamnation, adaptée à son jeune âge.
Une onde de choc à Montauban
Dans le quartier où s’est déroulée l’agression, l’émotion est palpable, teintée d’incompréhension. Aucun signal ne laissait présager une telle explosion de violence. Le fait que la jeune fille ait planifié son geste ajoute à la sidération. Plus qu’un simple fait divers, cette affaire soulève des interrogations plus larges sur la fragilité psychologique à l’adolescence, l’environnement familial, et l’accès aux outils de violence.