En pleine journée de mobilisation sociale, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’attelle à un exercice politique délicat : la préparation du budget 2026.
Entre pistes fiscales et consultations politiques, il cherche à envoyer des signaux aux classes moyennes, tout en affrontant la pression syndicale et l’impatience des oppositions. Selon des confidences rapportées par l’Agence France-Presse, le chef du gouvernement envisage une réduction de l’impôt sur le revenu pour les couples gagnant « légèrement » au-dessus du Smic. Cette piste viendrait compléter l’annonce faite le matin même sur une baisse pour les couples rémunérés au niveau du salaire minimum, lesquels, en réalité, ne sont pas imposables. L’objectif affiché : répondre à l’inquiétude des ménages modestes qui peinent à faire face à l’inflation et au coût de la vie.
Des mesures sociales à l’étude
Au-delà de cette piste fiscale, le Premier ministre explore d’autres options. Parmi elles, la défiscalisation des heures supplémentaires et un allègement des charges sociales. Sébastien Lecornu envisage aussi de rétablir la « prime Macron » de partage de la valeur, permettant aux entreprises de gratifier leurs salariés d’une prime exonérée d’impôt et de cotisations. Enfin, une mesure incitative visant à faciliter les transmissions patrimoniales aux petits-enfants et aux jeunes est également à l’examen. « Le fait de vivre de son travail et le reste à vivre demeurent une des premières préoccupations des Français », rappelle son entourage.
Un calendrier sous tension
Le choix du timing ne doit rien au hasard. Ce jeudi 2 octobre, le projet de loi de finances 2026 a été transmis au Haut conseil des finances publiques (HCFP), alors que les syndicats battent le pavé pour réclamer davantage de justice sociale et fiscale. La séquence budgétaire est donc scrutée à la loupe par les partenaires sociaux et politiques, qui entendent peser sur les arbitrages finaux.
Une opposition prête à monter au créneau
Dès vendredi 3 octobre, Sébastien Lecornu recevra les principales formations politiques pour discuter du budget. Marine Le Pen ouvrira le bal à 9h, suivie du Parti socialiste à 10h30, des communistes à 12h30 et des écologistes à 15h45. Le risque politique est réel : un rejet massif du budget pourrait ouvrir la voie à une motion de censure. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déjà jugé ces annonces « très en deçà » des attentes, confirmant la ligne dure que le parti entend défendre lors des discussions.