Dans une révélation surprenante, le rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille a accusé l’Élysée d’avoir facilité l’accès de Nestlé Waters à certains ministères, malgré la connaissance préalable des pratiques douteuses du groupe concernant le traitement de ses eaux minérales, notamment Perrier et Hépar.
Cette situation pose des questions sérieuses sur les liens entre le pouvoir exécutif et les géants de l’industrie.
Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui a récemment démissionné, était prévu pour témoigner devant la commission ce mardi. Toutefois, il a refusé de comparaître, évoquant la séparation des pouvoirs comme justification. À la place, une série de documents s’élevant à 74 pages a été présentée, exposant la profondeur des interactions entre Nestlé et le bureau présidentiel.
Révélations du Rapporteur
Alexandre Ouizille, le rapporteur, a illustré comment l’Élysée n’était pas seulement au courant des infractions de Nestlé depuis 2022, mais avait activement facilité l’accès du groupe aux ressources gouvernementales. « La présidence savait », a-t-il souligné lors de son exposé, révélant des détails sur des contaminations bactériologiques et virologiques liées aux produits de Nestlé qui auraient pu créer une distorsion de concurrence notable.
Chronologie des Événements
Des réunions clés ont été soulignées dans le rapport, notamment une rencontre le 10 octobre 2024 entre Alexis Kohler et le nouveau directeur général de Nestlé, Laurent Freixe. Cette rencontre montre que les échanges entre Nestlé et l’Élysée se sont poursuivis même après l’annonce de l’enquête par le Sénat. Le 14 octobre, Nicolas Bouvier, lobbyiste chez Nestlé Waters, a même relancé les efforts pour obtenir des contacts ministériels favorables, confirmant une collaboration continue.
Conséquences et Réactions
Malgré la gravité des faits, la commission a choisi de ne pas poursuivre judiciairement, citant le manque de chances de succès. Toutefois, elle envisage de proposer une réforme de l’ordonnance de 1958 pour renforcer les pouvoirs du Parlement. Le refus de Kohler de répondre à la convocation reste un point d’achoppement majeur pour la commission, qui cherche à faire respecter les procédures légales et la transparence dans ce dossier épineux.