Les débats sur l’immigration refont surface dans la sphère politique française, attisés cette fois par une passe d’armes entre Emmanuel Grégoire et Sarah Knafo.

Le député socialiste et candidat à la mairie de Paris a contesté, chiffres à l’appui, l’idée d’une « submersion migratoire », tandis que la députée européenne Reconquête l’a accusé de vouloir transformer la capitale en “centre de migrants à ciel ouvert”.
Invité ce jeudi 30 octobre sur Beur FM, Emmanuel Grégoire a voulu rappeler que la situation migratoire à Paris restait loin du fantasme d’une invasion. « La submersion migratoire n’existe pas sur le plan des études scientifiques », a-t-il affirmé, en dénonçant la désinformation entretenue selon lui par certains partis d’extrême droite. Le député socialiste, déjà premier adjoint à la mairie de Paris, a défendu sa proposition de loi visant à mieux accompagner administrativement les demandeurs d’asile déboutés. Il a notamment évoqué « l’impensé du gouvernement » concernant les jeunes réfugiés, souvent livrés à eux-mêmes : « Ils ont fui la guerre ou la misère, et parce qu’on ne s’en occupe pas, ils dorment dans la rue ou sous les ponts. »
L’attaque virulente de Sarah Knafo

Les propos du socialiste n’ont pas tardé à faire réagir Sarah Knafo, députée européenne du parti Reconquête et proche d’Éric Zemmour. Sur X (ex-Twitter), elle a fustigé les déclarations d’Emmanuel Grégoire dans un message cinglant : « Monsieur Grégoire, si votre promesse est de faire de Paris un centre de migrants à ciel ouvert, dites-le clairement. C’est certainement la seule promesse que vous êtes capable de tenir. » Cette sortie a immédiatement suscité une riposte du député parisien, qui lui a reproché son « racisme décomplexé » et défendu la diversité comme une force : « Paris est libre et le restera, n’en déplaise à l’extrême droite la plus nauséabonde que vous représentez. »
Une polémique sémantique aux accents politiques
Ce nouvel affrontement illustre un débat sémantique profondément ancré dans le discours politique français. L’expression « submersion migratoire », popularisée par l’extrême droite, est rejetée par une partie de la classe politique, qui y voit une dérive xénophobe et alarmiste. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, nommé récemment, a lui-même mis en garde contre ce vocabulaire : « Attention aux mots qu’on utilise », a-t-il rappelé mi-octobre, tout en assurant que la lutte contre l’immigration irrégulière restait « une priorité ».

Les critiques venues de la droite et de l’extrême droite
Cette prudence lexicale n’a pas manqué de faire réagir les ténors de la droite dure. Jordan Bardella a accusé le ministre d’être “pétrifié par la pensée unique”, estimant que le gouvernement se condamnait à “l’impuissance”. De son côté, Éric Ciotti a déploré que le pouvoir refuse “de parler d’assimilation ou de submersion migratoire”, dénonçant “une soumission totale au socialisme”. Ces réactions traduisent la fracture idéologique qui persiste autour du sujet migratoire, entre une approche sécuritaire assumée et une vision plus humaniste défendue par la gauche.










