L’affaire, longtemps passée sous silence par l’intéressé, ressurgit aujourd’hui avec force : Raphaël Arnault, député de La France insoumise et figure emblématique de l’antifascisme radical, voit confirmée sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour violences en réunion.

Un dossier explosif qui interroge autant sur son passé militant que sur son présent politique. Selon les révélations d’Europe 1, dévoilées par les journalistes Erik Tegner et Jules Laurans, Raphaël Arnault avait tenté de garder discrète cette décision judiciaire. Les faits remontent à 2021, sur la colline de la Croix-Rousse à Lyon, un quartier réputé pour la présence de collectifs antifascistes.
Ce soir-là, six individus encerclent Geoffrey L., le plaquent contre un mur et exigent qu’il déverrouille son téléphone afin de vérifier une possible appartenance à un groupe de droite radicale. Face à son refus, l’homme est agressé, blessé au coude, et bénéficie d’un jour d’ITT.
La victime identifie formellement Raphaël Arnault parmi ses agresseurs. En février 2022, le tribunal correctionnel de Lyon le condamne à quatre mois de prison avec sursis, mais Arnault fait appel. Un appel qu’il finira par retirer en avril 2025, confirmant ainsi définitivement la sanction.

Une affaire que l’intéressé aurait cherché à dissimuler
Pour Jules Laurans, rédacteur en chef de Frontières, cette condamnation est un sujet que l’élu s’efforce de ne pas exposer depuis le printemps 2025. L’abandon de l’appel, une fois élu député LFI, surprend : il entérine une condamnation pénale alors même qu’il siège à l’Assemblée nationale.
Ce retournement crée un malaise politique : un député condamné pour violences, même avec sursis, soulève des interrogations sur la cohérence entre son engagement public et son passé militant.
Un précédent : une autre affaire de violences en 2024

Le nom de Raphaël Arnault avait déjà été associé à une rixe lors des élections législatives de 2024. Un homme, agressé près de la gare Perrache à Lyon, affirme avoir reconnu l’élu parmi un groupe d’antifas qui l’a violemment frappé sous les yeux de sa fiancée.
Arnault n’aurait porté aucun coup, selon ce témoignage, mais sa présence sur les lieux est soulignée. En revanche, son collaborateur parlementaire, Jacques-Elie Favrot, aurait participé activement à l’agression. Une plainte a été déposée, ajoutant un nouvel élément à un dossier déjà lourd pour le député insoumis.
Un élu sous pression, entre passé militant et responsabilités politiques
La reconfirmation de cette condamnation tombe à un moment sensible pour LFI, régulièrement critiquée pour l’engagement très radical de certains de ses membres. Le cas Arnault cristallise ces tensions : d’un côté, son image de militant antifasciste déterminé ; de l’autre, une condamnation pénale incompatible, selon ses détracteurs, avec la fonction de parlementaire.
Pour ses adversaires politiques, cette affaire illustre les excès de l’antifascisme radical et jette une ombre sur sa légitimité. Pour ses soutiens, elle témoigne au contraire d’un climat de tensions où les militants antifas sont surveillés de près.










