Sous l’effet de la réforme des retraites de 2023, certaines pathologies graves permettent désormais aux assurés de cesser leur activité bien avant l’âge légal, sans subir de pénalité.
La loi de 2023 a consolidé un principe essentiel : toute personne présentant une incapacité permanente d’au moins 20 % peut partir à la retraite sans décote, quelle que soit sa durée de cotisation.
Mais pour accéder au dispositif réservé aux affections graves, le seuil d’incapacité monte à 50 %. Le dossier, accompagné d’un rapport médical détaillé, doit être validé par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) avant d’être transmis à la caisse de retraite. Ce mécanisme vise à garantir une évaluation rigoureuse et équitable des situations les plus lourdes.
Les cancers parmi les pathologies reconnues
Parmi les maladies ouvrant droit à un départ anticipé figurent les tumeurs malignes — du sein, du poumon, du côlon ou encore les cancers hématologiques.
L’arrêté du 30 mars 2011 précise que ces affections sont éligibles dès lors qu’elles provoquent une incapacité d’au moins 50 % et imposent un suivi thérapeutique régulier.
Les traitements lourds comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie sont pris en compte, tout comme les situations à haut risque de récidive ou de métastase.
La reconnaissance de ces pathologies traduit la volonté de l’État d’accompagner dignement les patients dans la reconstruction post-cancer, souvent marquée par la fatigue chronique et la perte d’autonomie.
Les maladies neurologiques dégénératives
Autre catégorie prioritaire : les affections du système nerveux central, telles que la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou la maladie de Parkinson.
Ces pathologies entraînent une dégradation irréversible des fonctions motrices et cognitives, rendant le maintien en emploi difficile, voire impossible.
Une fois le taux d’incapacité de 50 % reconnu, les patients peuvent bénéficier d’un départ sans décote, une mesure symbolisant la reconnaissance du caractère irréversible de leur handicap.
Les atteintes cardiaques et respiratoires sévères
Les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque avancée ou de valvulopathies sévères peuvent également prétendre à ce dispositif, à condition que la fraction d’éjection ventriculaire gauche soit inférieure à 30 %.
Ces troubles s’accompagnent souvent d’une fatigue chronique et d’un risque élevé d’hospitalisation, justifiant une cessation d’activité précoce.
Du côté respiratoire, les patients souffrant de BPCO, d’asthme sévère nécessitant de l’oxygène ou de mucoviscidose sont aussi concernés. La dépendance à un appareillage respiratoire permanent suffit, dans la plupart des cas, à faire reconnaître une incapacité lourde.
Enfin, les malades soumis à une dialyse régulière ou ayant subi une greffe rénale peuvent partir à la retraite à taux plein, sans condition de durée de service.
Les troubles fonctionnels persistants associés à ces traitements justifient une adaptation du rythme de vie et un droit au repos anticipé.