Sur le plateau du journal de France 2, Jean Dujardin a livré une réflexion aussi lucide que provocatrice sur la France d’aujourd’hui.
Loin de toute polémique gratuite, l’acteur oscarisé a évoqué son attachement au pays, tout en déplorant la perte de nuance et la méfiance généralisée dans le débat public. Invité de Léa Salamé pour présenter son nouveau film “L’homme qui rétrécit”, Jean Dujardin a profité de l’entretien pour livrer une analyse sans détour du climat français. « C’est très compliqué quand on parle de la France. Pour certains, la France, c’est rance. Il y en a d’autres qui sont dans la défiance. En revanche, il n’y a vraiment plus de nuance », a-t-il lancé avec une franchise désarmante.
L’acteur, connu pour son humour et son sens du verbe, a voulu pointer le paradoxe d’un pays qu’il juge magnifique, mais de plus en plus crispé sur lui-même. Selon lui, parler simplement de culture, de gastronomie ou d’attachement national devient presque suspect : un constat qui fait écho aux fractures sociales et idéologiques du moment.
“Je suis rétrograde car j’aime le pâté ?”
Dujardin, fidèle à son ton pince-sans-rire, a tourné en dérision la peur d’affirmer son amour de la France. « Quand on dit qu’on aime notre pays, on est taxé de facho ! Je suis rétrograde parce que j’aime le pâté ? », a-t-il ironisé.
Au-delà de la provocation, l’acteur pointe la difficulté d’exprimer des émotions simples sans être catalogué. Il souligne également le décalage entre le discours ambiant des réseaux sociaux et la réalité qu’il observe : « Depuis 25 ans, je vois des gens heureux, des gens qui aiment leur pays… Mais sur les réseaux, ce n’est plus la même France que je vois. »
Une critique du climat social et politique
Dans la lignée de ses précédentes prises de parole, Jean Dujardin dénonce la tension constante de l’actualité et le bruit médiatique permanent. Il compare cette perte de réflexion à l’automatisme de la modernité : « C’est comme quand on rentre chez nous : on met le GPS alors qu’on connaît le chemin. »
Une métaphore percutante pour exprimer le manque de recul et de pensée dans une société saturée d’opinions instantanées. Sans verser dans la nostalgie, l’acteur appelle à « retrouver de la nuance », un mot qui, chez lui, sonne comme un plaidoyer pour la bienveillance et la complexité des points de vue.