Les reins assurent une fonction vitale en filtrant le sang, en régulant la tension artérielle et en produisant des hormones. Mais leur défaillance évolue souvent en silence.
Le Pr Patrick Rossignol, néphrologue, détaille les signaux d’alerte d’un mauvais fonctionnement rénal et rappelle l’importance d’un dépistage précoce.
L’insuffisance rénale chronique progresse généralement à bas bruit et reste longtemps asymptomatique. Quand les signes apparaissent, ils sont souvent peu spécifiques :
une fatigue inhabituelle, surtout à l’effort,
PUBLICITÉ:des envies fréquentes d’uriner ou au contraire des urines très faibles, troubles, foncées ou mousseuses,
des nausées, des vomissements, une perte d’appétit accompagnée d’amaigrissement,
des crampes musculaires, des gonflements des pieds, chevilles ou jambes,
des démangeaisons, une mauvaise haleine, des troubles du sommeil ou une somnolence diurne,
PUBLICITÉ:parfois des douleurs lombaires ou au niveau du bassin.
Les risques d’un diagnostic tardif
Selon le Pr Rossignol, le retard de diagnostic aggrave non seulement la maladie rénale mais aussi les risques cardiovasculaires. L’insuffisance rénale accélère le vieillissement des artères, augmente le risque d’infarctus et d’accidents vasculaires, et réduit l’espérance de vie en proportion de sa gravité.
Un dépistage simple mais essentiel
Le spécialiste recommande un dépistage annuel dès 60 ans pour les personnes diabétiques, hypertendues, obèses ou atteintes de maladies cardiovasculaires. Deux examens simples suffisent :
une analyse d’urine pour rechercher protéines, globules rouges ou blancs,
une prise de sang pour mesurer la créatinine et estimer le débit de filtration glomérulaire.
Ces tests, confirmés à trois mois, peuvent être complétés par une échographie rénale.
Des avancées thérapeutiques récentes
Jusqu’à récemment, seuls les bloqueurs du système rénine-angiotensine étaient utilisés. Désormais, les inhibiteurs de SGLT-2 (glifozines), initialement prescrits contre le diabète, ralentissent aussi la progression de l’insuffisance rénale, qu’elle touche des patients diabétiques ou non. Pour le Pr Rossignol, il s’agit d’une « révolution thérapeutique », offrant une nouvelle arme pour retarder l’évolution vers la dialyse ou la transplantation.