L’avenir politique de Rachida Dati se retrouve à un tournant délicat. Tandis que la ministre de la Culture est renvoyée en correctionnelle pour des faits présumés de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire Renault, son ambition pour la mairie de Paris pourrait se heurter à une tempête judiciaire imminente.
Ce mardi, la nouvelle est tombée : Rachida Dati sera jugée devant le tribunal correctionnel, dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à l’alliance Renault-Nissan. Elle est soupçonnée d’avoir perçu près de 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil jugées douteuses. Si le procès ne devrait pas se tenir avant les élections municipales de mars 2026, cette perspective pourrait malgré tout parasiter sa campagne électorale.
Candidate pressentie à la succession d’Anne Hidalgo, la maire du 7ᵉ arrondissement de Paris n’a jamais caché son appétit pour l’Hôtel de Ville. Or, la menace d’un procès, même différé, alimente les interrogations sur sa capacité à mener une campagne sereine et crédible, face à une opposition qui ne manquera pas d’exploiter l’argument judiciaire.
Un soutien politique affiché mais mesuré
Malgré cette mise en accusation, l’exécutif affiche un soutien sans faille à Rachida Dati. Par la voix de ses proches, Emmanuel Macron a tenu à confirmer sa place au sein du gouvernement, montrant une forme de continuité politique et de confiance. Un signal fort, alors que les pressions médiatiques et les critiques montent autour de cette affaire sensible.
De son côté, Gérald Darmanin s’est montré encore plus explicite, qualifiant Rachida Dati de « grande femme politique » sur TF1. Il a même déclaré « souhaiter ardemment qu’elle soit maire de Paris », une sortie qui résonne comme une forme de bénédiction politique, dans un paysage à droite où les rivalités sont légion.
Une campagne sous surveillance judiciaire
Si Rachida Dati venait à officialiser sa candidature dans les mois à venir, cette affaire pèsera lourdement dans les débats de la campagne municipale. Même si, en l’état, aucune condamnation ne peut être évoquée, le simple fait d’être jugée pour corruption suffira à alimenter les doutes et à fragiliser son image auprès de certains électeurs.
Dans ce contexte, sa défense s’annonce cruciale, à la fois sur le plan juridique mais aussi médiatique. L’ancienne garde des Sceaux devra trouver le ton juste pour affirmer son innocence sans apparaître sur la défensive, tout en construisant un projet politique capable de rassembler au-delà de son électorat naturel.
C’est donc un duel entre ambition et tempête judiciaire qui se profile pour Rachida Dati. D’un côté, l’objectif clair de conquérir la mairie de Paris avec l’aval tacite de l’exécutif ; de l’autre, une mise en examen lourde de conséquences, susceptible d’entraîner une condamnation politique avant même qu’un jugement ne soit rendu.