Le verdict est tombé, implacable. Maylis Daubon, jugée pour l’un des faits divers les plus glaçants de ces dernières années, a été condamnée à trente ans de réclusion criminelle.

Une décision lourde, à la hauteur d’une affaire marquée par la manipulation, l’emprise psychologique et un drame familial aux contours terrifiants. La cour d’assises des Landes a estimé que Maylis Daubon avait empoisonné ses deux filles, Enea et Luan. Enea, âgée de 18 ans, est morte après une absorption massive de médicaments.
L’accusée a toujours évoqué un suicide, mais pour l’avocat général, aucun élément ne venait étayer cette version. Au contraire, l’enquête a mis en évidence deux mobiles : une volonté de garder le contrôle sur ses enfants, et une haine viscérale pour son ex-mari.
Le ministère public a parlé d’un « syndrome de Münchhausen par procuration », une forme d’emprise pathologique où un parent provoque des maladies ou des dangers pour maintenir la dépendance de l’enfant.
Un père effondré, une famille déchirée

Au moment du verdict, Yannick Reverdy, ancien international de handball et ex-mari de Maylis Daubon, n’a pu retenir ses larmes.
Divorcé en 2009, accusé à tort de violences conjugales, il avait perdu tout contact avec ses filles, une situation que, selon lui, son ex-femme avait orchestrée pour servir sa vengeance.
Il accuse aujourd’hui Maylis Daubon d’avoir utilisé leurs enfants comme « outils de destruction », dans une stratégie visant à l’écarter définitivement de leur vie.
Une emprise profonde mise au jour
Si des analyses ont montré que la cadette, Luan, avait absorbé un somnifère réservé aux adultes, la jeune fille a néanmoins défendu sa mère à la barre.
Pour le psychiatre expert, ce soutien révèle précisément l’ampleur de l’emprise qu’exerçait Maylis Daubon sur ses enfants : une domination psychologique appelée à se renforcer avec le temps, doublée d’une volonté assumée d’« éliminer le père » de leur existence.
Une condamnation exemplaire

La présidente de la cour d’assises, Emmanuelle Adoul, a détaillé les raisons d’une peine aussi sévère : la gravité des faits, la mort d’Enea, les méthodes utilisées et les préjudices immenses causés aux parties civiles.
La sanction est assortie d’une période de sûreté de vingt ans, soit cinq de plus que ce que requérait l’avocat général.
Durant l’énoncé de la décision, Maylis Daubon est restée immobile, tête basse, cheveux dissimulant son visage, manifestement coupée du monde.
Elle dispose désormais de dix jours pour faire appel.










