La polémique enfle autour du coût des anciens Premiers ministres pour l’État. Dominique de Villepin, présenté comme le plus dépensier selon Bercy, rejette fermement ce classement et assure que les chiffres relayés sont biaisés.
En parallèle, Sébastien Lecornu a tranché : les avantages accordés à vie aux anciens locataires de Matignon vont disparaître dès 2026. Le ministère de l’Économie a publié, le 15 septembre, les dépenses liées aux anciens Premiers ministres. Avec plus de 207 000 euros de frais en 2024, dont près de 199 000 euros pour le personnel et plus de 8 000 euros pour un véhicule avec chauffeur, Dominique de Villepin apparaissait en tête de ce classement. Mais l’ancien chef du gouvernement a vivement répliqué sur BFMTV-RMC : « C’est faux ! Les chiffres qui sont sortis ne correspondent pas à la réalité. »
Selon lui, le calcul est faussé : « Mon chauffeur vient de Matignon, il est donc comptabilisé dans les chiffres que vous avez. Mais beaucoup de Premiers ministres ont un chauffeur venant de l’Intérieur, et eux ne sont pas inclus dans ces données. » Un argument qui met en lumière les disparités de prise en charge selon les ministères d’origine.
Des avantages bientôt supprimés
Jusqu’ici, les anciens Premiers ministres bénéficiaient d’un package notable : voiture et chauffeur, secrétariat pendant dix ans maximum (et jusqu’à 67 ans), ainsi qu’une protection policière. En ajoutant ces dispositifs, la facture globale atteignait environ 4,5 millions d’euros. Mais cette ère touche à sa fin.
Le 17 septembre, Sébastien Lecornu a signé un décret mettant fin à ces privilèges à partir du 1er janvier 2026. Concrètement, les anciens Premiers ministres en fonction il y a plus de dix ans – dont Dominique de Villepin – perdront ces avantages à vie.
Villepin, favorable mais attentif
L’ancien locataire de Matignon s’est dit favorable à cette réforme. Pour lui, la transparence doit s’étendre à l’ensemble des anciens ministres, notamment ceux de l’Intérieur, de la Défense ou de la Justice. « Mettons tout à plat, et la décision sera claire », plaide-t-il.
Il précise néanmoins continuer à bénéficier d’un secrétariat en plus de son chauffeur, mais attend la mise en œuvre effective du décret : « Je suis en attente de la décision qui conduit à la suppression de ces secrétariats me concernant. »
Une opinion publique en faveur de la réforme
La décision de Lecornu s’inscrit dans un climat où les Français réclament davantage de rigueur budgétaire. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 57 % des sondés jugent prioritaire la réduction du train de vie de l’État pour diminuer la dette publique. Une attente qui dépasse largement d’autres préoccupations, comme la fraude fiscale ou sociale.