Les plateformes chinoises de commerce en ligne Shein et Temu sont à nouveau dans la tourmente.

Selon une enquête de l’UFC-Que Choisir publiée ce jeudi, une majorité des produits testés ne respectent pas les normes européennes et présentent parfois des risques graves pour la santé ou la sécurité des consommateurs.
L’étude menée par l’UFC-Que Choisir, en collaboration avec plusieurs partenaires européens, dresse un constat alarmant : 69 % des articles testés sur Shein et Temu sont non conformes aux exigences de l’Union européenne, et 57 % comportent un risque réel pour les utilisateurs.
Les produits analysés – chargeurs USB, bijoux fantaisie, jouets pour enfants – affichaient souvent des niveaux de toxicité ou de dangerosité largement supérieurs aux limites autorisées. « Certains objets peuvent provoquer des intoxications, des brûlures ou même un étouffement », alerte l’association de consommateurs.
Des substances hautement toxiques

Parmi les exemples les plus frappants, un bijou contenait jusqu’à 8 500 fois la teneur maximale autorisée en cadmium, un métal lourd reconnu pour sa toxicité. Ce type de substance, utilisée dans la fabrication de produits bon marché, peut s’accumuler dans l’organisme et provoquer des troubles rénaux ou osseux à long terme.
Les jouets n’échappent pas non plus aux critiques. L’association note que plusieurs d’entre eux contenaient du formaldéhyde à des taux de 143 à 164 mg/kg, alors que la réglementation européenne fixe la limite à 30 mg/kg. Ces substances sont classées comme irritantes, voire cancérogènes en cas d’exposition prolongée.
Des chargeurs dangereux et mal conçus
Les 54 chargeurs USB testés par l’UFC révèlent un autre problème : seuls deux modèles respectaient les normes européennes. Les autres présentaient des défauts de conception majeurs liés à l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité.
« Ces produits d’entrée de gamme peuvent causer des brûlures, des chocs électriques ou des incendies », avertit l’association. Certains chargeurs n’étaient pas suffisamment isolés, d’autres présentaient des composants mal fixés ou fragiles, augmentant le risque de court-circuit.
Des obligations légales encore trop peu respectées

Pour l’UFC-Que Choisir, cette enquête souligne les failles des plateformes dans la vérification de leurs produits, malgré le Digital Services Act (DSA), la nouvelle réglementation européenne imposant plus de transparence et de responsabilité aux grands acteurs du commerce en ligne.
« Ces résultats mettent en lumière de graves défaillances de sécurité et une réaction insuffisante de Shein et Temu face à leurs obligations », regrette l’association.
Une expansion controversée en France
Cette étude intervient au moment où Shein poursuit son implantation physique en France, avec l’ouverture annoncée de six boutiques, dont une au BHV Marais à Paris et d’autres à Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges.
 
 









