Alors qu’il multiplie les interviews, débats et apparitions sur les réseaux sociaux pour promouvoir son ouvrage Ce que veulent les Français, Jordan Bardella n’a jamais été aussi présent dans le paysage médiatique.

Une visibilité assumée, pensée et répétée, qui commence pourtant à provoquer une certaine lassitude jusque dans les milieux habitués à la politique-spectacle. Depuis plusieurs semaines, Jordan Bardella occupe chaque espace médiatique. Télévisions en direct, chroniques radio, extraits soigneusement montés pour TikTok, publications calibrées sur Instagram : tout est pensé pour installer son visage et son discours dans le quotidien des Français. Cette stratégie vise clairement à séduire un public jeune, friand de formats courts et percutants, tout en consolidant son image de leader moderne et accessible.
Une exposition qui finit par agacer

Mais cette surexposition commence à se retourner contre lui. Vendredi 7 novembre, sur le plateau de Quotidien, le journaliste Jean-Michel Aphatie a exprimé tout haut ce que certains murmurent déjà : « On en a un peu marre de le voir. » Le ton se veut léger, mais le message est clair. La machine de communication Bardella, aussi efficace soit-elle, risque d’user une partie du public, lassé d’une présence devenue presque inévitable.
La moquerie comme réponse
Pour appuyer son propos, Jean-Michel Aphatie a ironisé sur la communication numérique du président du RN. Il a évoqué avec sarcasme les vidéos publiées sur TikTok, ces séquences où l’homme politique assure « parler politique » à destination de sa communauté. Le chroniqueur a répété le mot « TikTok » avec une insistance volontaire, pointant le décalage entre la gravité du discours politique et les codes ultra-viraux de la plateforme. Une manière de dire que l’image a, parfois, pris le pas sur le fond.
Un affrontement entre deux modèles médiatiques

Cette scène illustre deux mondes qui s’opposent. D’un côté, Jordan Bardella, adepte d’une politique incarnée, immédiate, émotionnelle, portée par les réseaux sociaux et la viralité. De l’autre, Jean-Michel Aphatie, défenseur du débat classique, du décryptage, du temps long, tel qu’on le pratiquait avant l’ère numérique. C’est une confrontation entre l’ancien récit politique et la nouvelle grammaire de l’influence, où les opinions se construisent autant sur l’instant partagé que sur la réflexion construite.
Une communication risquée mais efficace
Car sur le plan stratégique, la méthode Bardella fonctionne : il s’adresse directement à son électorat, contourne certains médias traditionnels, impose son image dans le quotidien, et transforme chaque intervention en matière à découper, relayer, partager. Mais à force d’être partout, le risque est de finir par lasser, voire d’apparaître comme un personnage médiatique saturant l’espace, au détriment du message qu’il souhaite porter.










