Quelques jours avant de mettre fin à ses jours, Olivier Marleix achevait un manuscrit qui résonne aujourd’hui comme une ultime prise de parole.

Dans ce texte crépusculaire, rédigé avec précision et une lucidité poignante, l’ancien député d’Eure-et-Loir interroge la France, le pouvoir et ses propres désillusions, laissant derrière lui un message politique d’une rare intensité.
Le 7 juillet a marqué un tournant brutal dans la vie politique française : Olivier Marleix, figure des Républicains, s’est suicidé à 54 ans. Deux jours plus tôt, il avait adressé à son éditeur un e-mail autorisant la publication de son livre. Il écrivait avoir validé son travail « à 99 % », preuve d’un engagement jusqu’à la dernière heure, malgré la détresse silencieuse qui l’habitait. Publié chez Robert Laffont, l’ouvrage est introduit par Michel Barnier, qui cite Victor Hugo pour éclairer la tragédie : « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. »

Une postface familiale empreinte de pudeur
Dans la postface, ses proches décrivent un homme animé par le devoir et la conviction. Derrière une apparence parfois âpre, ils évoquent une sensibilité profonde et un sens inébranlable du service public. À travers Dissolution française, Marleix livre un essai dense, parfois sévère mais toujours sincère, où il interroge le macronisme et les errements de sa propre famille politique. Ses derniers mots appellent à « une ambition collective d’une nation plus fraternelle », une exhortation qui prend aujourd’hui les accents d’un adieu lucide.

Un testament politique sans rancœur
Rédigé dans les mois précédant sa mort, le livre apparaît comme son ultime contribution au débat national. Marleix y analyse longuement le pouvoir, ses mécanismes et ses dérives, sans se départir de son sens de la franchise. Sur Élisabeth Borne, il confie : « Elle m’a toujours donné le sentiment d’avoir une réelle autonomie […] Elle est dénuée de duplicité. » Un hommage rare dans un milieu qu’il juge volontiers perméable aux compromis. Son regard sur Emmanuel Macron est en revanche nettement plus critique, dénonçant une stratégie qui, selon lui, a divisé le pays. Il revient aussi sur la vente d’Alstom et d’Alcatel, décisions qu’il n’a jamais digérées.










