Ce jeudi 17 juillet 2025, la lumière s’est tamisée une dernière fois pour Thierry Ardisson. Une cérémonie orchestrée comme un générique de fin, entre émotion contenue, clins d’œil appuyés et silences habités, dans l’église Saint-Roch à Paris.
Du noir, partout. Un livret de messe sobre, millimétré. Et les mots “Magnéto” et “Voilà, c’est fini” comme une dernière signature. Thierry Ardisson, décédé à 76 ans d’un cancer du foie, avait tout prévu. Rien n’a été laissé au hasard dans cet ultime rendez-vous, fidèle à son image de perfectionniste assumé. Le choix du lieu, des musiques, des lectures… chaque détail portait l’empreinte du producteur.
Les voix de ses émissions, de ses amis, et la sienne résonnaient dans l’église. Parmi les figures présentes : Laurent Baffie, Serge Khalfon, Philippe Corti, tous compagnons d’antenne et de dérapages maîtrisés. Audrey Crespo-Mara, son épouse, et les enfants du couple recomposé, ont assisté à cette cérémonie où l’hommage était autant professionnel qu’intime. Le ton grave n’effaçait pas la finesse, l’ironie, ni l’élégance d’Ardisson, homme d’images devenu homme de rites.
Le chagrin discret de Christiane Bergognon
Discrète, mais inoubliable, Christiane Bergognon, la première femme de Thierry Ardisson, était présente. Celle qui, dit-on, lui a sauvé la vie à deux reprises est restée en retrait, le regard habité, vêtue d’un tailleur noir sans fioritures. À plusieurs reprises, elle s’est approchée du cercueil, la douleur serrée dans les traits, retenant difficilement ses larmes. Des images fortes, captées à la sortie de l’église, ont figé un moment de pure émotion : Christiane soutenue par ses proches, le visage endeuillé.
Leurs chemins s’étaient séparés, mais ce lien ancien et profond refaisait surface, presque naturellement, au cœur de cette cérémonie où passé et présent se mêlaient avec pudeur.
Béatrice Loustalan, une histoire restée tendre
Entre Christiane, la première, et Audrey, la dernière, il y eut Béatrice Loustalan, femme de l’ombre et de complicité pendant plus de vingt ans. Leur rencontre avait tout d’un film de fin de soirée : un regard échangé devant une boîte de nuit, une invitation imprévue, un verre, puis une vie. Si leur rupture date de 2010, la tendresse n’a jamais disparu. “Je m’entends très bien avec Thierry. Il fera toujours partie de ma vie”, confiait-elle encore récemment.
Béatrice n’était pas visible lors des obsèques, mais son nom et son histoire flottaient, invisibles mais bien là, dans cette église où l’homme, le compagnon, l’animateur et le père étaient honorés dans toutes ses dimensions.