À Nevers comme à Alès, l’émotion reste vive après la disparition d’Amin, 15 ans, l’un des trois adolescents morts noyés dans une piscine à la suite d’une sortie de route aussi brutale que tragique.

Ce drame, survenu dans la nuit du 3 décembre, met en lumière le destin brisé d’un très jeune garçon déjà happé par les dérives du narcotrafic. Il est environ 2 heures du matin, lorsque la Peugeot 207 transportant trois jeunes percute un muret avant de basculer dans la piscine d’un pavillon du nord d’Alès.
Le choc ne tue pas les passagers, mais le véhicule se retrouve retourné, immergé dans une eau glacée, transformant l’habitacle en piège mortel.
“Ils n’avaient aucune chance”, a résumé le procureur Abdelkrim Grini, soulignant l’impossibilité pour les adolescents d’ouvrir les portes sous la pression de l’eau.
C’est le propriétaire du domicile qui, au petit matin, découvre l’horreur et donne l’alerte. Malgré l’intervention rapide des secours, aucune des trois victimes – 14, 15 et 19 ans – ne peut être sauvée.

Le protoxyde d’azote et la fuite devant la police en cause
Les analyses toxicologiques révèlent que le conducteur de 19 ans et le passager avant, âgé de 14 ans, étaient positifs au protoxyde d’azote, un gaz détourné pour ses effets euphorisants.
Des bonbonnes ont d’ailleurs été retrouvées dans la voiture.
Les trois jeunes, selon le parquet, étaient connus des services de police pour trafic de stupéfiants et auraient tenté de fuir la BAC peu avant l’accident.
Le parcours fragile d’Amin, happé par le trafic

Amin, 15 ans, était originaire de Nevers.
Placée en garde à vue pour usage de stupéfiants quelques jours auparavant, l’adolescent avait été confié aux services de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Mais il avait réussi à leur échapper, retombant aussitôt dans un environnement à risques.
Sa mère, Sandra Besbruères, bouleversée, confiait récemment son impuissance :
« Depuis le 18 novembre, il était en fuite… Il n’a que 15 ans. Pourquoi personne ne m’a aidée ? »
Elle racontait avoir sollicité le transfert de son fils pour qu’il puisse rentrer chez elle, sans succès.
Le week-end précédant le drame, Amin avait été interpellé avec 130 g de cocaïne, 200 g de cannabis et 5 000 euros en espèces.
Un signe supplémentaire du système dans lequel il s’enfonçait.
Une famille meurtrie, une ville marquée
Ses obsèques se déroulent ce mardi à la mosquée de Nevers, entourées d’une profonde émotion.
Sur l’avis de décès, la famille remercie ceux qui les soutiennent.
Une cagnotte en ligne a été ouverte pour les aider à faire face.










