À Nantes, un adolescent de 16 ans, déjà mis en cause pour trafic de drogue, a violemment agressé un policier… à peine sorti de garde à vue.
Une scène hallucinante survenue dans les couloirs du commissariat, en présence de sa mère, qui n’a pu que constater l’escalade de la situation. Tout commence dimanche, lorsque le jeune homme est arrêté par la police dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants. Les faits se déroulent à Nantes, en Loire-Atlantique. Le mineur est soupçonné de vente et de détention de drogues, et son interpellation ne se passe pas sans heurts. Selon Ouest-France, il aurait résisté à son arrestation, insulté et outragé les agents.
Placé en garde à vue, le jeune délinquant devait répondre de ces premières infractions, déjà lourdes pour son âge. Pendant 24 heures, les enquêteurs le maintiennent au commissariat pour recueillir ses déclarations et constituer un dossier en bonne et due forme.
Une libération qui tourne à la récidive immédiate
Lundi, au terme de sa garde à vue, l’adolescent devait être remis à sa mère, venue le chercher au commissariat. Mais c’est à ce moment précis que la situation dégénère à nouveau. Le jeune homme réclame son téléphone portable, saisi par les enquêteurs dans le cadre de l’enquête. Le fonctionnaire chargé de sa remise en liberté lui explique calmement que l’objet est placé sous scellé, comme le veut la procédure.
C’est alors que l’adolescent s’emporte et frappe violemment le policier au visage. Un geste d’une extrême violence, dans un lieu symbolique de l’autorité républicaine. Le fonctionnaire blessé a immédiatement déposé plainte, et s’est rendu à l’unité médico-judiciaire pour évaluer une éventuelle incapacité totale de travail (ITT).
Une mère impuissante face au comportement de son fils
La scène se déroule sous les yeux de la mère du jeune homme, venue pour le récupérer. Selon les témoins, elle se serait dite « désolée de la situation », dépassée par les agissements de son fils. Mais l’embarras parental n’a pas empêché le mineur d’être immédiatement placé en garde à vue une seconde fois, cette fois pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Cette récidive express en quelques minutes illustre une inquiétante escalade dans le comportement du jeune, et pose une nouvelle fois la question de la gestion des mineurs multirécidivistes dans les affaires de délinquance urbaine. À seulement 16 ans, le jeune Nantais pourrait rapidement se retrouver devant un juge pour enfants, voire être placé sous contrôle judiciaire, selon la suite de la procédure.
Une affaire qui relance le débat sur la violence contre les forces de l’ordre
Cette agression en plein commissariat vient s’ajouter à une série de faits similaires survenus ces derniers mois en France. De nombreux syndicats de police dénoncent l’impunité ressentie par certains jeunes délinquants, même lorsqu’ils sont déjà placés sous le coup d’une enquête ou d’une garde à vue. Le fait que le policier ait été frappé au moment précis où l’adolescent retrouvait la liberté envoie un signal jugé alarmant.
L’adolescent sera sans doute convoqué prochainement devant un juge pour mineurs. En attendant, le parquet de Nantes devra décider des suites judiciaires à donner à cette double affaire, qui mêle à la fois trafic de stupéfiants et violences aggravées contre un agent de police.