Et si la retraite anticipée n’était pas la clé du bonheur ? C’est la réflexion sincère d’une journaliste australienne, inspirée par l’expérience de son beau-père. Là où certains rêvent de liberté retrouvée, elle voit un risque : celui de perdre un équilibre vital entre travail, passion et sens de la vie.
L’histoire commence avec Frank Noble, ancien gestionnaire forestier en Australie, parti à la retraite à seulement 55 ans. Aujourd’hui âgé de 87 ans, il ne regrette rien. Jardinage, golf, sport… sa vie de retraité est une réussite. « Frank a trouvé un véritable accomplissement dans ses loisirs », explique sa belle-fille dans Business Insider. Chaque jour, il passe plusieurs heures à cultiver ses fruits et légumes, trouvant dans la terre un prolongement naturel de sa carrière forestière. À l’approche de ses 90 ans, il travaille toujours… mais pour lui-même.
Quand le travail devient une source d’épanouissement
Pour la journaliste, l’exemple de Frank a provoqué une remise en question profonde. « Mon mari me dit souvent d’arrêter de me réjouir autant du lundi », confie-t-elle, amusée. Mais son rapport au travail est radicalement différent : elle aime ce qu’elle fait. Rédactrice indépendante, elle vit ses journées comme une succession de moments de concentration et de plaisir intellectuel. « Il m’arrive de ne pas voir le temps passer : six heures de travail filent avant que mon estomac ne me rappelle à l’ordre », écrit-elle. Loin de rêver d’une retraite, elle savoure l’idée de continuer à créer, aussi longtemps que possible.
Le risque d’un vide existentiel
Si son beau-père a su remplir ses journées, elle redoute la vacuité d’une vie sans activité professionnelle. « Je ne pense pas pouvoir transformer mon métier en simple loisir », avoue-t-elle. Écrire, pour elle, n’a de sens que si quelqu’un la lit. Ce besoin d’interaction, d’échange, fait partie intégrante de son équilibre psychologique. En cessant de travailler, elle craint de perdre cette dynamique : « Même si j’écrivais pour le plaisir, je voudrais toujours partager mes textes. C’est ce que je fais déjà pour vivre. »
La retraite, un bouleversement sous-estimé
Le témoignage de Frank n’élude pas la difficulté de la transition. La première année, il a sombré dans une légère dépression, confronté à la disparition du rythme et de la reconnaissance liés à son métier. Il a fallu du temps, et surtout une passion forte, pour retrouver un sens à sa vie quotidienne. Cette expérience résonne comme un avertissement pour sa belle-fille : « Je crains de ressentir la même désorientation. Mon travail structure ma vie, et sans lui, j’ai peur de perdre mes repères. »