Dans les rues de Marseille, une foule endeuillée a défilé en silence pour honorer la mémoire de Mehdi Kessaci.

Abattu le 13 novembre, le jeune homme de 20 ans est devenu le symbole tragique d’une ville meurtrie par le narcobanditisme. Sa mère, Ouassila, a livré un témoignage bouleversant devant des milliers de personnes venues soutenir sa famille.
Ce samedi 22 novembre, près de 4 000 personnes ont marché dans les rues de Marseille pour rendre hommage à Mehdi Kessaci, assassiné lors d’un acte d’intimidation visant son frère Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcotrafic.
Autour de la famille, anonymes, élus, associations et voisins ont répondu présents, formant une marée blanche déterminée à dénoncer une violence devenue insupportable.
Une mère dévastée qui brise le silence

Devant la foule, Ouassila, la mère de Mehdi, a pris la parole avec une dignité bouleversante. D’une voix tremblante, elle a exprimé une douleur impossible à contenir :
« Mon cœur est déchiré. Je suis inconsolable. Aucune mère ne veut voir ses enfants mourir avant elle. »
Elle rappelle que Mehdi n’est pas la première victime dans sa famille :
« C’est le deuxième fils qu’ils me prennent. Combien de fois veut-on m’arracher le cœur ? »
Ses mots, portés par les applaudissements et l’émotion collective, résonnent comme un cri venu du fond d’une souffrance indicible.

Le portrait d’un jeune homme fauché en plein avenir
Dans une lettre lue lors de la marche, Ouassila a tenu à restituer la vérité sur son fils.
Mehdi était un étudiant sérieux, inscrit en BTS banque, déterminé à devenir policier.
Il venait de sortir de cours lorsqu’il a été pris pour cible.
« Vous venez de voler son existence, 20 ans en paix », écrit-elle à l’adresse des assassins.
Elle oppose sa foi, son travail, ses projets, à la logique de mort des réseaux criminels :
« Lui, il travaillait, il construisait son avenir. Pendant que vous aviez en tête des projets de mort. »

Face au narcobanditisme, un appel solennel au gouvernement
Au-delà de la douleur personnelle, Ouassila a lancé un message politique puissant :
« Je demande au gouvernement de prendre la mesure de tout ce qui se passe. Trop d’innocents tombent. Il est temps. »
Ces mots font écho au combat d’Amine Kessaci, le frère de Mehdi, qui a juré de ne jamais se taire face aux réseaux qui gangrènent Marseille.










