Dans un climat politique où les débats identitaires occupent une place centrale, Marion Maréchal ravive une polémique ancienne en redéfinissant les limites de la laïcité et le rôle de l’héritage européen.
À travers une série d’affirmations tranchées, elle entend replacer la question religieuse dans un cadre culturel plutôt que strictement juridique. Pour Marion Maréchal, la laïcité n’est pas l’arme appropriée pour répondre aux transformations religieuses en Europe. Elle affirme qu’il est illusoire de vouloir s’appuyer sur ce principe pour contrer « la montée de l’islamisation ». Selon elle, la loi républicaine, par nature égalitaire, « met au même niveau la religion chrétienne, islamique ou bouddhiste », ce qui empêcherait d’aborder les enjeux actuels sous leur véritable angle : celui de l’identité européenne. Elle plaide ainsi pour un débat recentré sur la culture plutôt que sur le droit, estimant que la grille juridique aurait atteint ses limites.
Une distinction entre argument laïque et argument identitaire
La responsable politique illustre sa pensée en s’attaquant à un sujet sensible : le port du voile. Pour elle, refuser la banalisation de certaines pratiques ne relève pas seulement de la laïcité, mais d’un attachement profond aux normes françaises. « Ce n’est pas parce que ce n’est pas laïque, mais parce que ce n’est pas français », avance-t-elle, établissant une frontière nette entre le cadre républicain et une vision culturelle qu’elle juge plus authentique. Cette distinction structure son discours et alimente un débat déjà chargé de tensions.
Une affirmation d’un ancrage civilisationnel
Marion Maréchal revendique clairement une approche civilisationnelle. Elle estime que les codes européens doivent prévaloir lorsqu’il s’agit de juger des évolutions religieuses, affirmant : « C’est parce que ce n’est pas européen ». Cette prise de position, assumée, oppose implicitement les pratiques perçues comme héritées de l’histoire du continent à celles qui en seraient extérieures. Une perspective qui réactive un débat ancien sur la compatibilité entre certaines traditions religieuses et les valeurs européennes, mettant en lumière des fractures idéologiques persistantes.
