À dix-huit mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a resserré les rangs autour de Jordan Bardella. Invitée de CNews et Europe 1, la dirigeante du Rassemblement national a livré une défense appuyée de son dauphin, dénonçant les attaques dont il fait l’objet et dessinant, en creux, les contours d’une possible succession.

Ce jeudi 18 décembre, Marine Le Pen est montée au créneau pour soutenir Jordan Bardella, présenté depuis plusieurs mois comme son héritier naturel. La patronne du RN a dénoncé une campagne de dénigrement d’une “violence absolument inouïe”, ciblant la jeunesse et l’inexpérience supposée du président du parti. À ses yeux, ces attaques émanent de ceux qui redoutent une victoire prochaine du Rassemblement national.
Bardella, favori sous pression

Crédité de positions favorables dans les sondages à un an et demi du scrutin présidentiel, Jordan Bardella cristallise désormais les critiques. Marine Le Pen affirme qu’il est attaqué précisément parce qu’il inquiète, estimant que ses adversaires cherchent à fragiliser une figure montante devenue centrale dans le paysage politique. Loin d’y voir un handicap, elle y lit au contraire un signe de crédibilité.
Une succession assumée en cas d’empêchement

Sous le coup d’une peine d’inéligibilité encore en suspens, Marine Le Pen a déjà envisagé publiquement l’hypothèse d’un retrait forcé. Si la sanction devait être confirmée après son procès en appel début 2026, Jordan Bardella serait son remplaçant, a-t-elle rappelé sans détour. Un scénario qu’elle juge parfaitement crédible au regard du parcours de son dauphin.
Pour justifier sa confiance, Marine Le Pen met en avant l’expérience militante de Jordan Bardella. Elle insiste sur ses années d’engagement dans des territoires difficiles, notamment en Seine-Saint-Denis, estimant que ce vécu politique vaut davantage que les trajectoires de hauts fonctionnaires passés par les cabinets ministériels. Une comparaison à peine voilée avec certains anciens Premiers ministres, destinée à valoriser un parcours jugé plus authentique.
Une “cuirasse” acquise dans l’adversité

Selon la triple candidate à la présidentielle, Jordan Bardella n’est plus novice. Avec quinze années de vie politique derrière lui, il aurait développé une solidité rare, forgée par les défaites, les polémiques et les combats internes. Une robustesse qui, selon elle, le distingue de nombreux responsables politiques qu’elle juge moins aguerris face à l’épreuve du pouvoir.
Marine Le Pen a également profité de cette intervention pour tracer des lignes claires face à Reconquête. Elle s’est montrée particulièrement critique envers Sarah Knafo, pressentie pour briguer la mairie de Paris. La dirigeante du RN a rappelé que l’eurodéputée avait, selon elle, combattu son camp et contribué à fragiliser l’accès du RN au second tour de la présidentielle en 2022.
Des réserves persistantes envers Sarah Knafo
La patronne du RN ne cache pas sa méfiance. Elle affirme n’avoir aucun élément lui permettant de revoir son jugement, soulignant que la seule élection remportée par Sarah Knafo l’aurait été sous l’étiquette Le Pen, et non en son nom propre. Une manière de rappeler la primauté du parti sur les trajectoires individuelles.
À l’inverse, Marine Le Pen a adopté un ton plus conciliant à l’égard de sa nièce Marion Maréchal. Elle a salué son rôle de “passerelle” avec d’autres formations d’extrême droite au Parlement européen, minimisant les tensions passées liées à son ralliement à Éric Zemmour. Une approche empreinte de pragmatisme, voire de pardon assumé.










