L’année 2025 s’annonce éprouvante pour Marine Le Pen, déjà endeuillée par la perte de son père, Jean-Marie Le Pen, en janvier.
À cette peine personnelle s’ajoute une série de déboires judiciaires et politiques qui bouleversent sa trajectoire, compromettant lourdement son avenir au sein de la scène politique française.
Une condamnation retentissante et des ambitions brisées
Le 31 mars 2025, la justice a condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux fermes aménageables sous bracelet électronique, pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national. En plus de cette peine, elle écope de 100 000 euros d’amende et d’une inéligibilité immédiate de cinq ans. Ce dernier point est crucial, car il enterre, du moins pour l’instant, ses espoirs de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Cette décision judiciaire représente un coup d’arrêt brutal à sa stratégie de conquête du pouvoir, méthodiquement élaborée depuis plusieurs années.
La menace d’une déchéance de mandat supplémentaire
À peine la sentence prononcée, la préfecture du Pas-de-Calais a entamé une procédure pour la priver de son mandat de conseillère départementale, une fonction qu’elle exerçait encore malgré les polémiques. Cette décision, attendue dans les prochains jours, viendrait non seulement accentuer son isolement politique, mais aussi impacter ses revenus. Selon Challenges, Marine Le Pen déclarait en 2023 près de 155 729 euros annuels, soit environ 12 977 euros nets par mois. En cumulant ses indemnités de députée et de conseillère locale, elle percevait environ 5 000 euros mensuels. La perte de son mandat départemental entraînerait une baisse de 2 000 euros sur son salaire, une conséquence financière non négligeable dans ce contexte déjà tendu.
Marion Maréchal en soutien discret mais stratégique
Si l’image d’une famille divisée a souvent été alimentée dans les médias, la réaction de Marion Maréchal après la condamnation de sa tante a surpris. Absente lors du rassemblement organisé au siège du Rassemblement national, la jeune femme a toutefois envoyé un message fort en coulisses. « Je suis à ta disposition, tu m’envoies où tu veux », aurait-elle écrit à Marine Le Pen, selon Le Point. Une main tendue qui pourrait signifier un retour tactique au sein du clan familial, malgré les différends idéologiques passés entre les deux femmes.
Une déclaration médiatique sous tension
Invitée le 1er avril sur le plateau de la matinale Bonjour ! sur TF1, Marion Maréchal a confirmé publiquement son soutien. « J’ai eu Marine Le Pen au téléphone, je lui ai fait part de tout mon soutien… la situation est extrêmement grave », a-t-elle déclaré. Dans un contexte de crise, les tensions familiales semblent momentanément mises de côté, au nom d’un intérêt politique partagé ou d’une solidarité retrouvée. Cette intervention rare dans les médias n’a pas manqué d’alimenter les spéculations sur un rapprochement stratégique entre les deux figures.
Un avenir politique suspendu… mais pas nécessairement terminé
Malgré cette tempête judiciaire et la perspective d’un effacement progressif de la scène politique, Marine Le Pen pourrait encore rebondir, comme elle l’a déjà fait par le passé. Si son inéligibilité est confirmée et que sa condamnation est maintenue en appel, elle pourrait toutefois jouer un rôle de l’ombre au sein du parti qu’elle a longtemps incarné. Et si Marion Maréchal décidait d’assumer un rôle plus central, les dynamiques internes du RN pourraient à nouveau être bouleversées, donnant lieu à une nouvelle configuration familiale et politique à surveiller de près.