La tension est palpable à l’Assemblée nationale, où le débat sur le droit du sol à Mayotte prend une tournure particulièrement animée, presque deux mois après le passage dévastateur du cyclone Chido.
Les divergences sont marquées entre la droite et la gauche, et les échanges entre les députés reflètent la profondeur des enjeux pour l’archipel.
La proposition de loi visant à durcir le droit du sol à Mayotte, soutenue par les députés du parti de Laurent Wauquiez, a suscité une vive opposition de la part du Nouveau front populaire. Ce groupe parlementaire se dresse contre l’application de mesures encore plus restrictives, arguant que la solidarité et l’amour devraient primer dans la réponse aux crises.
Échanges virulents entre députés
La députée Horizons Naïma Moutchou et la socialiste Dieynaba Diop ont ouvert le bal des prises de parole passionnées, rapidement suivies par des affrontements verbaux entre les députés LFI, Raphaël Arnault et Sébastien Delogu, et la députée mahoraise Estelle Youssouffa. Les critiques ont fusé de part et d’autre, les insoumis reprochant à Youssouffa son absence lors des collectes de dons pendant la crise, tandis qu’elle rétorquait avoir été sur le terrain auprès des sinistrés.
Le drame de Mayotte au cœur des préoccupations
Estelle Youssouffa a exprimé son indignation face aux accusations de passivité, rappelant son engagement auprès des Mahorais touchés par le cyclone. Elle a vivement critiqué l’attitude de certains de ses collègues qui, selon elle, préfèrent les manifestations culturelles aux actions concrètes. Les tensions ont également été alimentées par les votes sur la loi d’urgence pour Mayotte, où la majorité des députés LFI se sont abstenus, suscitant la frustration de l’élue.
Perspectives législatives
La loi visant à restreindre l’accès à la nationalité française à Mayotte propose de nouvelles conditions plus strictes, nécessitant la présence régulière des deux parents sur le territoire depuis au moins un an. Ce projet de loi, qui s’inscrit dans un contexte déjà complexe de gestion post-catastrophe, devrait être complété par un second volet centré sur la migration au printemps.