L’évasion d’un détenu de 20 ans, survenue en juillet à la prison de Lyon-Corbas, connaît un nouveau rebondissement : une surveillante pénitentiaire a été mise en examen pour « évasion en bande organisée ».

Une affaire aux multiples zones d’ombre, qui met en lumière des dysfonctionnements graves au sein de l’établissement. Selon le parquet de Lyon, la surveillante mise en cause a été présentée le 27 novembre aux magistrats instructeurs. Elle est poursuivie pour « évasion en bande organisée », « participation à une association de malfaiteurs » et communication interdite avec un détenu, des accusations particulièrement lourdes pour une fonctionnaire chargée de la sécurité carcérale.
Sous contrôle judiciaire, elle est également interdite d’exercer tout emploi dans la fonction publique, le temps que les investigations se poursuivent.
Une fuite spectaculaire dissimulée dans un sac à linge

L’évasion remonte au 11 juillet. Le jeune détenu, suspecté d’un meurtre en bande organisée, a réussi à quitter la maison d’arrêt en se cachant dans un sac à linge appartenant à son codétenu sur le point d’être libéré. Son absence ne sera remarquée que le lendemain matin, révélant un manquement majeur dans les procédures de surveillance.
Trois jours plus tard, il est retrouvé à Sathonay-Camp, dans la banlieue lyonnaise. Son complice présumé est arrêté le même soir à la gare de Marseille.
Une affaire qui met en lumière des failles inquiétantes
Les deux hommes ont depuis été placés en détention provisoire dans des établissements distincts. Le fugitif, originaire de Mayotte, était incarcéré à Lyon-Corbas dans le cadre d’une information judiciaire de la JIRS de Paris portant sur un meurtre en bande organisée et une infraction à la législation sur les armes.
Une évasion rare qui révèle des lacunes structurelles

À l’époque des faits, Sébastien Cauwel, directeur de l’administration pénitentiaire, avait dénoncé « une série de dysfonctionnements graves et inadmissibles ». Le mode opératoire, jugé « extrêmement rare », avait conduit à l’ouverture d’une enquête interne et à la saisine de l’inspection générale de la justice. L’affaire pointe ainsi la nécessité de renforcer les procédures de contrôle et de vigilance au sein des établissements pénitentiaires.










